« Dès le début du conflit j’ai pris l’initiative de contacter les grévistes avec qui j’ai maintenu un contact permanent. Tant sur le sujet des missions d’intérêt général que sur la question cruciale de l’augmentation du coefficient géographique, j’ai publiquement fait part de mon soutien à ces revendications légitimes, que j’ai ensuite directement relayées auprès du Ministre de la Santé lui-même. Bien que connaissant les mêmes surcoûts dus à l’insularité que les DOM, nous sommes actuellement à la remorque, avec un coefficient géographique 4 fois moins élevé en moyenne que dans les territoires ultra-marins.
Cette différence de traitement doit donc être encore corrigée, fut-ce par étapes et dans la concertation généralisée. A ce titre, il faut reconnaitre que les négociations des dernières semaines n’ont pas été inutiles et de nombreuses avancées, dont témoigne le projet de protocole d’accord proposé par l’ARS, ont été actées.
Cependant, le bât blesse toujours à mon sens, sur deux points importants. Sur la question du coefficient, je suis convaincu qu’une issue peut être trouvée rapidement. Il suffit pour cela d’un engagement clair de l’Etat, garantissant que le travail d’expertise mené en Corse se traduira dès que possible par un nouveau mode de calcul de l’assiette de ce coefficient. Ensuite, force est de constater que le conflit en cours, que le STC a voulu placer dans une perspective régionale, bénéficie pour l’instant essentiellement à l’Hôpital d’Ajaccio.
Or, si me réjouis évidemment pour nos concitoyens du Sud de la Corse, j’estime pour ma part que le Centre Hospitalier de Bastia, que j’ai défendu à plusieurs reprises en 2008-2009 et où les besoins sont considérables, doit bénéficier d’une parité de traitement dans le cadre du protocole. Je m’étonne d’ailleurs sur ce point de l’attitude de la CGT, qui n’a visiblement négocié qu’à la marge et sur des aspects purement catégoriels, alors que la problématique pour Bastia demeure générale.
C’est sur ces thèmes que je me bats depuis des semaines, comme je l’ai confirmé aux représentants du STC que j’ai reçus le 3 Juin dernier, et comme je le redirai au directeur de l’ARS que je rencontre demain à Biguglia. Pour l’heure, j’en appelle à l’apaisement et à la responsabilité de tous, en faisant entièrement confiance à Monsieur le Préfet de Région pour que la priorité soit donnée à la poursuite du dialogue, seul à même d’empêcher un conflit généralisé dont les Corses ont aujourd’hui, moins que jamais, besoin ».