Chère Madame, Cher Monsieur, Vous avez bien voulu appeler mon attention sur le projet de loi sur le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants par les couples de même sexe qui aura lieu dans les semaines à venir à l’Assemblée nationale.
Je tenais à vous assurer que je partage tout à fait votre point de vue sur ce texte contre lequel je m’opposerai farouchement. En effet, je suis un homme politique mais je suis avant tout un père et je sais combien un père et une mère sont essentiels à la construction de son enfant et à son avenir au sein de la société. C’est la raison pour laquelle j’entends m’engager avec détermination dans le débat législatif dès que ce projet sera soumis au Parlement. Aujourd’hui, sous couvert de non discrimination, la majorité plaide pour le droit à l’adoption par les couples de même sexe. Cependant, n’est-ce pas une profonde discrimination que de priver un enfant de la chance de pouvoir grandir auprès d’un papa et d’une maman ? Ce projet de loi n’est-il pas la réponse égoïste de personnes qui préfèrent sacrifier l’enfant sur l’autel de considérations purement individuelles ?
Pourquoi dès lors ne pas autoriser la bigamie ou la polygamie ? Si demain le père et la mère pourront être remplacés par les qualificatifs P1 (parent 1) et P2 (parent 2), pourquoi dès lors ne pas autoriser le mariage et l’adoption par P2, P3 ou P4 ?
Si les rédacteurs du Code civil ont choisi de consacrer juridiquement deux époux, c’est parce qu’il y a deux sexes. Admettre que ce référentiel n’est plus pertinent, c’est accepter que le mariage puisse se contracter entre un nombre quelconque de partenaires. La disparition des termes « père » et « mère » au profit de la notion de « parents » vient les déposséder de fait de leurs droits d’être reconnus comme tels par la loi. On notera que la dénomination juridique P1 et P2 consacre également une négation de la notion même de maternité où la mère serait réduite à la fonction de génitrice. Est-cette image de la femme que nous voulons offrir à nos enfants et à nos familles ? Je pense notamment aux débats sur la Procréation Médicalement Assistée (PMA), et l’ouverture à la gestation pour autrui pour les couples homosexuels, qui seront directement induits par l’adoption de ce projet de loi : ce serait un profond bouleversement pour le droit actuel de la filiation fondé sur l’interdiction pour un enfant d’avoir simultanément, à sa naissance, deux pères et deux mères. Si l’homme et la femme n’avaient pas été à la source de la matrice du genre humain, qui serions-nous aujourd’hui ?
Où en serait l’évolution de l’homme tel que nous le connaissons ? L’adoption de ce projet de loi serait sans conteste à l’origine d’un bouleversement anthropologique majeur et une menace pour la pérennité de l’espèce humaine. A ce titre, je crois dans notre République laïque qui sait transcender les différences pour protéger chaque individu dans ses droits et ses libertés les plus fondamentales. Aussi, l’Etat a pour mission de protéger l’institution du mariage entre un homme et une femme qui ensemble s’engagent à fonder une famille. Je ne peux que repenser aux drames causés par des régimes politiques extrémistes du siècle dernier où la notion de famille a été aliénée et a meurtri des générations entières. La modernité ne doit pas avoir à dessein de briser la notion de famille et je comprends l’Eglise dont le souhait le plus cher est de préserver cette institution. En, effet, en tant que catholique pratiquant, je suis profondément attaché aux valeurs que m’apporte au quotidien ma foi chrétienne et qui organisent la structure symbolique de notre société. Il faut bien comprendre que l’adoption d’un tel projet de loi est la porte ouverte à toutes les dérives.
Ainsi, il est prudent de rester extrêmement vigilant et de revenir à l’essentiel, c’est-à-dire respecter le corps humain dans toute sa dimension biologique et psychique. En d’autres termes, il faut avoir la prudence et le courage de refuser un mode d’union stérile par nature et qui relève de choix privés. En effet, il ne faut pas tout confondre. S’opposer au mariage homosexuel ce n’est pas être homophobe car chacun est libre de choisir son orientation sexuelle et celle-ci n’est d’ailleurs pas l’objet de ce débat. S’opposer au mariage homosexuel c’est au contraire avoir le courage de refuser un modèle familial et sociétal incohérent, contre nature, aliénant l’identité psychique, sociétale et juridique de chaque individu. Enfin, sachez que je défendrai fermement les valeurs du mariage, de l’enfant et de la famille surtout lorsque les conséquences d’un tel texte seraient trop graves pour l’être humain dans son ensemble, l’avenir et le bien être des générations futures. Tels sont les éléments dont je souhaitais vous faire part. Restant à votre entière disposition, je vous prie de croire, Chère Madame, Cher Monsieur, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Camille de Rocca Serra
Député de la Corse du Sud
14 novembre 2012
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