(Unità Naziunale – publié le 19 mars 2018 à 14h27) Pour la troisième fois dans l’histoire, l’Assemblée de Corse a adopté une résolution qui affirme l’existence du peuple corse «Corses d’origine et Corses d’adoption » avec, cette fois, la plus forte majorité jamais obtenue : 48 voix, plus de 76% de la représentation élue de la Corse !
Et pour la première fois, avec la même majorité de 48 voix sur 63, elle a délibéré sur un article prévoyant l’inscription dans la Constitution de la Corse et de son droit à l’autonomie. Pour que nos lecteurs comprennent les enjeux de ce débat, nous revenons sur ses grandes lignes avec le Président du Conseil éxécutif, Gilles Simeoni.
Déception après la rencontre avec le premier ministre ?
Gilles Simeoni :
Le Premier ministre nous a dit avoir pris acte de notre délibération et confirmé qu’il y aura bien un article spécifique de la Constitution consacré à la Corse, mais il n’a pu nous dire ce qu’en sera le contenu. Pour notre part, nous sommes très clairs. nous avons un vote très largement majoritaire.
À Paris, pour l’instant, il n’y a pas de volonté de se hisser à la hauteur des enjeux au plan politique, et donc au plan constitutionnel.
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Nous en prenons acte.
Nous pressentons bien que la proposition sera très en retrait de nos attentes. Nous ne sommes pas plus avancés, nous sommes juste confirmés dans nos inquiétudes. Une reconnaissance simplement formelle dans la Constitution n’aurait aucun sens, elle ne pourrait se comprendre que si elle ouvrait un certain nombre de droits à la Corse et permettrait de déverrouiller des obstacles juridiques qui jusqu’’à aujourd’hui ont empêché l’adoption de politiques publiques dont nous avons besoin. Ce qui est surprenant, c’est l’absence de réponse, y compris quant aux domaines qui pourraient être dévolus à la Corse dans le cadre d’un pouvoir d’habilitation.
Plus précisément ?
Les représentants de l’État nous ont demandé de faire la démonstration du besoin d’une habilitation permanente. Nous avons fait cette démonstration, notamment dans le domaine de la fiscalité du patrimoine, de l’écotaxe, du foncier, et avons emporté la conviction de Madame Gourault qui nous a dit “l’habilitation au coup par coup, ça ne marche pas chez vous ” (cf. le rapport Chaubon avec 40 demandes au fil des mandatures et deux seulement qui ont été suivi d’effet). Ça ne marche pas non plus ailleurs, notamment dans les départements d’Outremer où l’adaptation n’a pas fonctionné. La ministre nous a donc dit que nous n’irions pas vers une adaptation au coup par coup, mais sur une habilitation pleine et entière, pérenne.
SOURCE ET SUITE DE L’INTERVIEW SUR ARRITTI