Quel peut être le point commun entre une compagnie de transport maritime et une chaîne de magasins de disques, livres et DVD ?
C’est une étrange société dont la vocation serait d’investir dans des entreprises en difficulté, de les redresser voire de les faire prospérer pour les revendre avec une plus-value confortable, j’ai cité Butler Capital Partners dont j’avais d’ailleurs dans ce blog, dans les médias et à l’Assemblée nationale, dénoncé qu’elle ait pu, grâce au concours du gouvernement de l’époque, celui de M. Galouzeau, réaliser une plus-value parfaitement injustifiée de plus de 50 millions d’euros dans l’affaire de la privatisation de la SNCM (voir l’article du 5 juin 2006, « Le Braquage de la SNCM »)
Le gouvernement de l’époque m’avait expliqué qu’il n’y avait rien de tel que Butler Capital Partners pour faire prospérer une affaire en difficulté, préserver l’emploi et l’activité et contribuer ainsi à la croissance de notre économie …
J’avoue ne pas avoir été convaincu six ans après par les vertus gestionnaires de cette société d’investissement au vu de ce qui est advenu de la SNCM dont j’ai évoqué dans un autre article de ce blog (« SNCM, le prix exorbitant de la gratuité », 13 mars 2012) l’appréciation que l’on pouvait faire aujourd’hui de sa valeur intrinsèque très inférieure, de plusieurs centaines de millions d’euros, à l’euro symbolique par lequel on voulait la céder à la Collectivité territoriale de Corse.
Nous apprenons aujourd’hui que la même société Butler Capital Partners possède 74% du capital de Virgin Megastore, célèbre distributeur de biens culturels, et ce depuis 2008. Nous l’apprenons parce que ladite entreprise, magnifiquement gérée par ce magicien de la finance, est en cessation de paiement ce qui menace ses mille salariés de perdre leur emploi.
On ne pourra tout de même pas me reprocher de ne pas avoir appelé depuis six ans maintenant l’attention de la représentation nationale sur les dangers de ce genre d’opérations financières qui sont une perversion de l’investissement.
Dans les deux cas, l’ignorance de l’investisseur du métier de l’entreprise qu’il reprend, qu’il s’agisse du transport maritime ou de la distribution de biens culturels, son refus d’investir ou de réinvestir pour lui donner un avenir et sa vision à court terme consistant à se débarrasser du tout avec profit conduisent à un désastre.
Dans le cas de la SNCM, l’attitude à tout le moins contestable de l’Etat a permis à l’investisseur de réaliser une plus-value considérable. Nous verrons ce qu’il en adviendra pour Virgin Megastore qui fut en son temps emblématique en France de la vente de biens culturels.
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