La décision du Conseil Constitutionnel français de censurer la prorogation de l’Arrêté Miot récemment approuvée par le vote de la loi de finances pour 2013, semble être la dernière estocade portée à la Corse et aux Corses, ponctuant une politique systématique de décorsisation dans tous les aspects de la vie économique, sociale, culturelle, linguistique, patrimoniale et humaine, sonnant la disparition d’un peuple et de ses droits imprescriptibles et inaliénables sur sa terre, l’île de Corse.Elle plonge dans le désarroi des milliers de familles corses déjà touchées par une situation économique et sociale préoccupante va accélérer la spoliation du patrimoine foncier et immobilier corse au profit de nantis venus d’ailleurs. Contrairement à certaines assertions, au-delà de « nantis corses » très minoritaires, qui trouveront toujours à s’en tirer quels que soient les impôts à payer, c’est la masse des petits propriétaires du rural et des familles dans l’indivis qui seront contraintes de vendre leurs maigres biens, terres et maisons familiales. Nombre de Corses se battent pour pouvoir garder des biens souvent en ruines que leurs parents décédés leur ont laissés.
Ils se battent plus par valeur sentimentale (valeur culturelle inestimable pour les Corses) que pour la valeur financière de ces biens (souvent le montant de la succession à régler sera plus élevé que celui d’une éventuelle vente..) et ce pour honorer la mémoire de leurs anciens et de leurs sacrifices pour les acquérir.. Avec les mécanismes de spéculation immobilière entraînant une augmentation vertigineuse des prix du foncier, cette décision « politique » marque la poursuite d’une politique méticuleuse de dépossession du peuple corse, surtout dans l’intérieur, après l’accaparement du littoral, où les enjeux financiers sont autrement importants..
Face à cette attaque frontale contre le peuple corse et ses droits historiques, au-delà de la réaction à attendre de l’Assemblée de Corse, la mobilisation la plus large doit s’organiser autour d’un comité (coordination pour un statut fiscal…) regroupant toutes les forces politiques, syndicales, associatives et socio-professionnelles refusant une telle sentence de mort à l’encontre de notre patrimoine ancestral. Si le gouvernement et le Parlement sont à gauche, le Conseil Constitutionnel lui est de droite, c’est donc, en la matière, la politique fiscale de l’Etat pour l’île qui doit être refusée par les Corses, de droite ou de gauche..
Cette mobilisation doit aussi s’organiser dans chaque commune de Corse (comités villageois ou locaux) et après une large campagne de sensibilisation et d’information (réunions partout) déboucher sur une grande mobilisation en point d’orgue avant le vote sur la loi rectificative en demandant aux parlementaires corses de déposer une nouvelle proposition de loi pour le maintien de cet arrêté Miot.
Poggioli Pierre
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques
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