De longs mois se sont écoulés depuis que les clés de la résolution du conflit ont changé ; qu’une nouvelle situation politique a vu le jour et que les conditions pour de nouvelles possibilités politiques ont été réunies ; que la déclaration d’Aiete, la décision de l’ETA, l’implication de la société civile basque et des acteurs internationaux, nous ont montré un nouveau chemin.
Ce chemin nouveau est sorti renforcé des élections au Parlement de Gasteiz. EH Bildu occupe en force les bancs du Parlement, en s’appropriant de nouvelles responsabilités. Le nouveau président a devant lui un pari difficile ; il doit répondre favorablement aux demandes et aux désirs exprimés par la société basque. Il a aujourd’hui, plus que jamais, une occasion pour en finir avec la dispersion, pour changer la politique carcérale et renforcer le processus. Il doit faire des choix, et faire face aux gouvernements français et espagnol avec la protection de la société basque.
Pour ce qui le concerne, le Collectif des prisonniers politiques basques a déjà fait part de son point de vue au sujet de la direction prise par les évènements en adaptant son positionnement politique, en entrant plus profondément dans le processus politique, par la signature, entre autres, de l’accord de Gernika ; en renforçant et en développant son organisation interne, externe, sa représentation et en nommant ses porte-parole ; en récupérant les relations avec les différents acteurs sociopolitiques, au travers d’intermédiaires ; en resituant les actions de la fin d’année dernière dans le débat politique. La société civile basque et les acteurs sociopolitiques se sont unis dans un même effort afin de rendre possible le retour à la maison de Iosu Uribetxeberria, remportant ainsi une belle victoire, prouvant qu’il est possible de faire face à ces situations extrêmes et par là même faire des avancées vers la résolution du conflit. Malgré les difficultés, les résultats des luttes sont là.
À l’inverse, les gouvernements français et espagnol suivent leur politique de toujours ; plutôt que de s’impliquer dans le processus ouvert, ils continuent de s’ancrer dans la situation antérieure, comme si nous étions toujours dans une situation d’affrontement armé ; en s’enfermant dans le discours basé sur la lutte antiterroriste ; en suivant le chemin d’une répression violente, comme s’ils avaient peur des nouvelles possibilités politiques et d’un accord large entre les populations qui ont sous leur joug. Ces deux États, qui n’ont aucune intention de s’intéresser aux conséquences du conflit, veulent faire du blocage de la politique carcérale un axe, une ancre qui irait à l’encontre du processus de paix. Pour ce qui est de l’Espagne, ils veulent se servir de la politique carcérale comme un moyen d’éviter la crise politique qu’elle vit.
Par contre, ils n’ont aucune excuse pour maintenir la dispersion, qui n’est ni politique ni légale. Il appartient aux États de faire disparaître toutes les situations ou mesures exceptionnelles ; en finir avec la dispersion et le retour des prisonniers politiques au Pays Basque ; en finir avec la politique antiterroriste et son cadre légal ; en finir avec les jugements politiques ; en libérant immédiatement les prisonniers malades et les prisonniers qui entrent dans le cadre de la décision de Strasbourg et qui sont injustement maintenus en prison.
Notre objectif est de vivre libres en Pays Basque. Ils nous ont emprisonnés car nous avons lutté et nous continuons de lutter. En effet, nous voulons prendre part la construction de notre pays en tant que militants et en tant que citoyens libres. Nous voulons joindre nos efforts à ceux des autres citoyens basques. Cela, la société civile basque le comprend et y répond de façon positive.
En suivant cet objectif, le premier défi du Collectif des prisonniers politiques basques est d’en finir avec la dispersion. En effet, notre regroupement en Pays Basque ferait naître de nouvelles conditions et ouvrirait de nouvelles possibilités, pour toutes les parties. Depuis février 1996, nous nous sommes plongés dans une dynamique sans fin pour notre retour au Pays Basque. Aujourd’hui, il est temps que nous fassions des avancées dans cette direction, en joignant nos efforts à ceux de la société civile, des acteurs sociopolitiques et institutionnels. Ce qui est en jeu, ce n’est pas une amélioration de notre situation ; ce qui est en jeu, c’est la validité du processus de paix ouvert.
Par ce communiqué, nous vous donnons des nouvelles de la dynamique à mener en 2013.
29 décembre : un jour de jeûne pour revendiquer le retour au Pays Basque et pour la fin de la dispersion.
12 janvier : grève de la communication pour soutenir la mobilisation populaire de Bilbo. Nous aussi nous serons à Bilbo, avec nos proches et nos amis. Ce rendez-vous important doit amener à une dynamique plus large et durable dans tous les villages et quartiers du Pays Basque. Nous devons nous mobiliser tous pour faire de ce rendez-vous une mobilisation importante.
À partir de janvier : nous ferons tous les troisièmes vendredis du mois des actions en faveur des prisonniers victimes de la doctrine de l’Audience nationale et qui sont encore otages, et en faveur des prisonniers qui peuvent prétendre à la liberté conditionnelle, afin qu’ils soient relâchés immédiatement. Et tous les derniers vendredis du mois, nous ferons des actions en faveur de notre retour au Pays Basque.
Retour des prisonniers politiques basques au Pays Basque.
Amnistie et autodétermination.
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