Nous connaissons monsieur Aïello. Nous le respectons. Nous le respectons en tant qu’individu et nous le respectons en tant que président de l’université de Corse. Ce que nous ne devons pas tolérer, parce que c’est intolérable, c’est son intrusion dans le champ politique. Pis : dans le champ du pouvoir. Sans légitimité aucune.
L’approbation de Nicolas Sarkozy à son initiative (d’ailleurs jamais formalisée) ne valant pas légitimité. L’UMP semble s’être ressaisi après une période de flottement post-traumatique. Au sortir de cantonales qui leur ont été globalement favorables, ce sont désormais des élus réconciliés avec eux-mêmes, autrement dit qui ne dissimulent plus leur appartenance à l’UMP, qui animent le débat d’idées.
Mais voici la gauches (ce n’est pas une faute d’orthographe) qui chancelle : élus-estafettes de Paul Giaccobi qui vont baiser la babouche de Jean-Christophe Angelini à Porto-Vecchio (celui-ci, en homme politique avisé qu’il est, déclarera dès le lendemain qu’il « reste dans l’opposition »), positionnement loukoum sur le statut de résident (les nationalistes, un brin amusés, se sont pincés), manifestation historique des fonctionnaires de la CTC (à l’évidence ils ont peu goûté la « réorganisation des services »). Les électeurs de gauche se demandent probablement s’ils ont mis le bon bulletin dans l’urne : on ne sache pas que leur empathie avec Jean-Christophe Angelini ou les thèses nationalistes sur la citoyenneté ait figuré dans le programme de l’une ou des quatre listes de gauche. Si sur le fond, tout ou presque, en politique, est respectable, on ne saurait négliger la forme.
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