« Se diviser, c’est se déchirer pour des pâturages idéologiques où l’herbe n’est pas forcément plus facile à faire pousser. ». Force est de constater que champ lexical de l’article publié dans le Corse-Matin du 18/12/12 ‘colle’à l’actualité. Aux dépends de la réalité…
L’engagement de femmes et d’hommes qui se battent pour un projet collectif de survie – celui des agriculteurs corses- ne peut être réduit à cette activité que vous qualifiez de laboureurs des «plates-bandes thématiques des autres sans autre motif que celui de crier haro sur le baudet » ! Là ou les autocraties ne tolèrent pas la critique, le jeu démocratique se nourrit de cette liberté offerte de s’opposer sur le registre des programmes et des idées, de critiquer le bilan des dirigeants au pouvoir. Comme l’article le souligne, plus de mille exploitations ont disparu sur l’île au cours de la dernière décennie. Indicateur irréfutable du déclin de notre agriculture.
Les reprises, faute de viabilité économique des exploitations, et les installations se raréfient. Les formations sont inadaptées voire inexistantes dans certains cas. Le foncier agricole recule sous la pression immobilière. Les dirigeants actuels de la CDA 2B, au pouvoir tout au long de cette période, sont indéniablement comptables de ce bilan qui est le leur. Ce serait alors manquer à notre rôle que de ne pas identifier les dysfonctionnements de la politique jusqu’à présent mise en oeuvre et proposer un autre modèle pour la sauvegarde de l’agriculture insulaire. Certes, dans le discours, la plupart des candidats semblent attachés –et qui ne le serait pas- aux productions identitaires, à la préservation du foncier, à l’amélioration de la rentabilité des exploitations, à l’installation des jeunes.
Mais un discours doit être corroboré par des faits, tangibles, mesurables, quand on est l’équipe sortante ; par une proposition de solutions et de moyens à mettre en œuvre pour les autres candidats à la gouvernance de la politique agricole insulaire. En l’absence de débats, trop d’idées reçues et souvent fausses nous sont prêtées. Nous ne portons pas de jugement de valeur sur la qualité des produits issus des industriels de l’agro-alimentaire. Seul le jugement du consommateur prévaut dans ce domaine. Pas plus que nous ne diabolisons telle ou telle filière au seul motif qu’elle afficherait des signes de réussite. Dans chaque filière, d’ailleurs, nous examinons les facteurs clefs de succès d’exploitations ‘modèles’ afin d’en tirer des enseignements pour le plus grand nombre : productions proposées, politique commerciale etc…
Nous sommes ainsi convaincus qu’il existe un schéma de développement économique et social de l’agriculture adapté aux caractéristiques de notre île. Un modèle centré sur l’Homme et l’identitaire. Un modèle favorisant les agriculteurs plutôt que les ‘agri-managers’, l’exploitation agricole plutôt que l’industrie. Un modèle respectueux de notre environnement, soucieux de préserver pour les générations futures les ressources naturelles les terroirs, et les savoir-faire ‘paysans’. Un modèle réaliste car attaché à la rentabilité des exploitations et qui passe –entre autre- par l’adéquation des formations. Personne ne pourra nous faire le procès de l’incohérence car c’est ce même projet que nous défendons depuis plus de 12 ans, date de création de notre syndicat. Un combat désintéressé, au seul profit du collectif.
PRODUCE PER CAMPA…C’est ce projet que nous avons la fierté de défendre aux côtés d’hommes et de femmes lucides et déterminés à donner un avenir à l’agriculture corse…
Corsica Infurmazione, l’information Corse
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