La langue corse, vecteur de la culture de l’île, est en danger. Le nombre et la proportion des locuteurs diminuent. Son extinction n’est, toutefois, pas une fatalité. Il y a, aujourd’hui en Corse, une volonté politique quasi unanime de « revitalisation de la langue », et c’est avec une majorité assez confortable que l’Assemblée de Corse a adopté, en juillet 2011, une motion demandant la mise en œuvre des moyens juridiques nécessaires pour définir un cadre statutaire à la langue corse fondé sur le principe de co-officialité.
Dès 1985, dans la perspective d’une « politique démocratique de la langue », les communistes en Corse popularisaient la revendication de la co-officialité du corse et du français. Elle puise sa source dans une tradition du mouvement ouvrier opposée à toute forme de discrimination d’ordre racial ou linguistique.
Cette politique d’incitation au bilinguisme nécessite des mesures pédagogiques, sociétales et institutionnelles.
La prise en compte tardive des langues régionales par l’État, tout en s’accélérant à partir de 1981, demeure incomplète.
Une politique du bilinguisme ambitieuse passe par la ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires ainsi que par la modification de la Constitution afin d’adopter une loi donnant aux langues de France un statut permettant leur épanouissement.
Ce statut, permettant l’usage du corse dans l’espace public – services administratifs, organes délibérants, justice –, serait le cadre juridique d’une politique de bilinguisme.
Il ne menacerait ni l’unité de la République ni l’avenir de la langue française ! S’inscrivant dans un projet social démocratique et d’ouverture, il rapprocherait les citoyens et l’idée de République, à l’opposé d’un centralisme autoritaire. Les non-corsophones ne devront subir aucune discrimination, notamment dans le travail.
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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