Menacée d’étouffer dans le sang qu’elle n’en finit plus de vomir, la Corse a failli s’offrir en prime une crise politique. Entre les visites du duo Valls/Taubira, pris d’un gros coup de blues face à une situation qui lui échappe, Paul Giacobbi a pensé tout envoyer valser. Révélations. Mais… comment vont-ils faire ?
Cette question entêtante, s’il ne l’avoue pas, le très droit dans ses bottes ministre de l’Intérieur doit certainement se la poser, après son double séjour insulaire de novembre. Probable qu’il n’est pas le seul, d’Ayrault, pour qui l’île reste une terre exotique – même si ses conseillers mettent en avant le fait qu’il y vient « souvent » en vacances -, jusqu’à François Hollande, qui s’était bien gardé jusqu’à présent de mettre le doigt dans la prise corse. Surtout que les socialistes ont gardé en mémoire le (douloureux) précédent de la période Jospin/Chevènement/Bonnet.
De quoi, forcément, préférer éviter le sujet. Problème, la Corse et ses chausse-trappes viennent de se rappeler à eux. De la pire des façons. Dans le sang. Cette Corse, qui depuis quarante ans donne des sueurs froides à tous les gouvernements, avait fini par sortir des radars de l’actualité nationale, comme le rappelait Corsica le mois dernier, après l’exécution d’Antoine Sollacaro, sur la route des Sanguinaires.
Depuis, un autre notable, Jacques Nacer, est tombé sous les balles des tueurs à Ajaccio. Pour réussir le pari d’un retour à la normale en Corse, au-delà du constat sur la criminalité rampante, les mots pèsent de tout leur poids, face à une population à l’épiderme à fleur de peau dès que Paris s’adresse à elle. Si les visiteurs de novembre ont affiché un langage de fermeté lors de leur double déplacement, ils ont aussi tenté de rattraper ce qui avait été perçu comme un manque d’égards dans les déclarations faites au lendemain de l’assassinat d’Antoine Sollacaro. Une analyse que ne semble pas partager François Casasoprana : « Je n’ai pas senti d’inflexion, Valls a toujours eu ce discours, très digne et respectueux, celui de quelqu’un qui croit dans la Corse et l’aime. » Proche de l’ancien rocardien, dont il a été un des principaux soutiens lors de la séquence des primaires socialistes, l’élu ajaccien a apprécié « la compréhension de l’émotion » dont a fait preuve à ses yeux le ministre de l’Intérieur. « C’est peut-être ce qui avait manqué en octobre », finit-il tout de même par concéder.
http://info.club-corsica.com/poli_159_003.html
Corsica Infurmazione, L’information corse
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