Les journaux en ligne d’Alsace.fr, du républicain-lorrain.fr et ledauphine.com donne la parole à un délégué du syndicat des officiers de police en corse, qui laisse entendre que si l’Etat faisait son travail en matière de respect de la Loi littoral et luttait contre la spéculation immobilière, les actions clandestines n’auraient pas lieu d’être. Ce qui contredit le conseiller exécutif Jean Zuccarelli qui dans un communiqué de condamnation déclarait hier « Rien ne saurait les justifier. Et tous les Corses doivent se rassembler pour les condamner ».
Aucun journaliste ou presque hier, en dehors de France 3 Corse, n’a parlé de ces constructions gigantesque en bord de mer, de ces , correspondant à des communes déjà dénoncée par les associations de défenses du littoral. (14 communes et plus de 20 cibles visées selon les sources préfectorales)
Il suffit pourtant de voir les reportages TV de France 3 Corse, et de BFMTV montrant les constructions détruites pour s’en rendre compte.
A droite comme à gauche, de 2007 à 2012, le message est le même
Le Ministre de l’Intérieur dénonce « l’ambiguïté de François Alfonsi, Eurodéputé autonomiste, qui n’a pas condamné les attentats. Manuel Valls déclare « J’attends de tous ceux qui éventuellement demandent une nouvelle étape en matière constitutionnelle (plus d’autonomie, ndlr) une condamnation. » Ce chantage est intéressant il rappelle le message de Nicolas Sarkozy en août 2007, après une série d’action clandestine « Ce sera la main tendue pour ceux qui veulent s’en sortir, le poing fermé pour ceux qui ne veulent pas » « La Corse, je l’aime trop pour la laisser dans les mains de ces mafias, il n’y aura pas de faiblesse à l’égard des poseurs de bombes, des racketteurs et des preneurs d’otages »
Pour l’aimer, ils l’aiment la Corse, Nicolas et Manuel, mais aucun des deux n’y vit au quotidien. Laissez donc l’amour de la Corse à ceux qui au quotidien luttent pour son avenir.
Le FLNC a évité le bétonnage des côtes pour 55% des corses
Un sondage réalisé en 2006 (lien) démontre que pour une majorité de Corses, les attentats du FLNC ont évité le bétonnage des côtes.
Cela ne justifie rien peut-être, mais cela explique surement qu’en Corse, la spéculation immobilière est un problème majeur que l’Assemblée de Corse se doit de résoudre rapidement.
Azezzu Annerbatu
Voici l’interview de Michel-Antoine Thiers est délégué du syndicat des officiers de police en Corse.
Pourquoi cette vingtaine d’attentats visant des résidences secondaires dans la nuit de vendredi à samedi ? Leurs propriétaires ont oublié de payer l’impôt révolutionnaire ?
– Ne fantasmons pas sur cette “fiscalité locale”. Tout d’abord, ces attentats ont visé des maisons en cours d’édification. Ce détail compte. Il y a un message très clair derrière tout ça ! Les terroristes auraient très bien pu plastifier des maisons vides. Nous sommes en basse saison. Là, ils ont choisi des habitations en chantier. La cible est précise : la spéculation immobilière sur le littoral. De nombreuses maisons touchées sont très, très près de l’eau… Ce n’est pas un hasard.
Peut-on faire le lien avec la la fête de la Nation qui a eu lieu hier ?
– La série d’attentats a été commise à la veille de cette fête qui réunit les nationalistes. Il y a donc un message politique et symbolique derrière ces attentats. C’était prévisible.
La personne arrêtée hier avec un kilo d’explosif et un détonateur serait proche du FLNC unifié. Les nationalistes changent-ils de stratégie ?
– De nombreux Corses sont mécontents de voir toutes ces constructions apparaître sur leurs côtes. Les actions violentes surfent sur ce mécontentement. Il y a quinze ans, les cibles des attentats étaient institutionnelles : tribunal, banque, gendarmerie… Aujourd’hui, on vise de plus en plus les maisons des Pinzutti (NDLR : les Français du continent).
Les Corses, sans justifier la violence, ne voient-ils pas avec bienveillance ce type d’attentats ?
– Les nationalistes disent, à leur façon, “stop aux magouilles” de la spéculation immobilière. Ce message parle aux Corses. Chaque semaine, des procès ont lieu contre des délivrances bizarres de permis de construire. Souvent les propriétaires et municipalités perdent. Mais la justice arrive difficilement à faire respecter ses décisions et détruire les habitations. Je ne justifie évidemment pas ces attentats, mais, pour des Corses, les terroristes font le travail que la justice n’arrive pas à faire.
Propos recueillis par Patrice BARRÈRE
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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