« En désavouant brutalement Arnaud MONTEBOURG dans le traitement du dossier de l’aciérie de FLORANGE, Jean Marc AYRAULT a commis une double faute. Une première faute en manquant vraiment de maîtrise de soi dans sa volonté d’humilier , car il s’agit bien de cela, un ministre en charge de l’un des secteurs clés du redressement de notre pays: la ré industrialisation.
Une deuxième faute en mettant François HOLLANDE en difficulté, l’obligeant à intervenir pour éviter la démission d’un ministre loyal dont il a le plus grand besoin au moment ou beaucoup d’électeurs de gauche sont en train de prendre leurs distances vis à vis d’un gouvernement soupçonné de virage social libéral.
Arnault MONTEBOURG est aujourd’hui dans une position délicate. Après avoir songé à démissionner il a décidé d’éviter au président de la république une crise politique qui aurait soulevé à gauche des interrogations intempestives et permis à une opposition en pleine décomposition de tenter de se refaire une santé sur le dos du gouvernement.
Cela étant, ceux qui se réjouissent de l’isolement de MONTEBOURG ont la mémoire courte. Se fondant sur le fait qu’il ne dispose pas au sein du PS d’un “courant”, pas plus que d’un groupe de parlementaires à sa dévotion, ils ne donnent pas cher de sa peau et de son destin politique.
Ce qu’ils oublient c’est que MONTEBOURG considère que les partis politiques de gouvernement sont des astres morts, et qu’il faut les dépasser, comme les primaires socialistes en ont donné la preuve. Si l’UMP vient d’en donner une démonstration éclatante, sans jeu de mots, le PS ne se porte guerre mieux malgré des apparences qui, au fond, ne trompent personne.
S’il lui faut un jour revendiquer une légitimité, c’est , comme il l’a fait à la surprise générale pendant les primaires, auprès du peuple qu’il ira la chercher, et il n’est pas sûr qu’il la lui refusera.
Ce n’est pas en tout cas sur ce terrain là qu’il a à craindre, à mon avis, d’un MOSCOVICI dont le premier ministre préfère visiblement la ligne politique, ni même d’un Jean Marc AYRAULT.
Il fait partie, avec Manuel VALLS, et bien qu’ils ne se situent pas sur la même ligne au sein du PS, de ces hommes qui n’ont pas compté sur les facilités que procure l’ENA pour faire carrière en politique, pas plus qu’ils n’hésitent à s’exposer pendant que d’autres se montrent disons plus discrets.
Ce sont pour moi deux hommes, deux amis, que je tiens en grande estime.
Qui vivra verra donc, car en politique comme dans la vie il ne faut jamais insulter l’avenir. »
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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