« Je comprends et je partage un certain nombre des arguments exposées par François ALFONSI sur son Blog, mais je n’en tire pas les mêmes conclusions. En effet de quoi s’agit il : obtenir de l’Etat qu’il reconnaisse la nécessite d’une importante évolution institutionnelle pour que la Corse puisse faire face à un certain nombre de défis ?
Soit, admettons le: il faut pour cela que le président de la République convoque l’assemblée nationale et le sénat réunis en congrès à Versailles, et leur soumette une proposition qui, pour être adoptée doit recueillir les 3/5 des voix des deux assemblées réunies.
Pour être tout à fait sérieux, il convient, nonobstant le fond de l’affaire, d’apprécier si les conditions sont aujourd’hui réunies pour s’assurer que cette démarche ne connaisse pas un échec, aux conséquences imprévisibles .
Or qui peut sérieusement avancer aujourd’hui que le président de la république est en mesure, si d’aventure il le souhaitait, d’entreprendre cette démarche ? La France est plongée dans une des crises les plus graves depuis la guerre, l’Union Européenne est sur le point d’entrer en récession, le principal parti d’opposition est dans un tel état de décrépitude que personne n’est en mesure d’en assurer la survie à moyen terme, la gauche multiplie les signes inquiétants de division et la popularité du gouvernement est au plus bas.
En même temps la Corse est confrontée à une poussée dramatique du banditisme et de l’affairisme, sur fond de spéculation foncière et de corruption, qui menace les fondements de la société insulaire et la cohésion sociale, et qui font de la lutte contre le crime organisé une priorité incontournable.
Les élus corses doivent bien entendu affirmer leurs positions le plus clairement possible, comme ils doivent avoir en même temps le courage élémentaire de les soumettre par référendum à la population: j’ai été, avec mes amis du club “la gauche autonomiste” le premier à en formuler l’exigence.
Si la population suivait leur délibération, ils devront néanmoins selon moi apprécier à sa juste valeur le contexte dans lequel ils devront poursuivre leur dialogue avec l’Etat en responsabilité, car rien ne serait plus dommageable à la cause qu’ils entendent incarner que de se réfugier dans des postures qui ne mèneraient à rien d’autre qu’à de pénibles ruptures.
C’est dans le compromis que nos sociétés avancées progressent, même si bien entendu c’est dans le rapport de force préalable que se fondent les compromis les plus positifs.
Quant à l’organisation d’un référendum qui semble aujourd’hui faire consensus, n’oublions pas que l’Etat n’étant pas demandeur. C’est donc aux élus d’en organiser le déroulement: au cas ou le résultat n’en serait pas tranché, dans un sens ou dans l’autre, on imagine, en considérant ce qui vient de se passer à l’UMP, sur un corps électoral pas vraiment très différent, la confusion qui pourrait en sortir.
Cela étant, comme on dit chez nous, ava simu a e corte ! Attendons donc le débat du 11 décembre à l’assemblée de Corse pour voir quelle est la température du chaudron du grand hôtel. »
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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