Occultée par un nouvel assassinat dans l’île, la Commission violence de l’Assemblée de Corse était réunie mardi à Corte. Hasard du calendrier, les membres de la Commission violence de l’Assemblée de Corse étaient réunis mardi au musée de Corte pour poursuivre leurs travaux, alors que Victor Ribeiro, entrepreneur de 42 ans, était assassiné à Prunete, portant à dix-huit le nombre de morts par balle dans l’île depuis le début de l’année, le 5ème en cinq semaines.
Alors que les élus s’indignent et se réunissent, les assassins tuent. Le constat est là, aussi inextricable que révoltant, de ces deux mondes aux antipodes l’un de l’autre, le politique tentant de trouver une solution à un mal corse galopant, et ceux poursuivant leur œuvre au mépris de la vie. Et pourtant la cause est noble. Cette commission a été créée en décembre 2010, avec pour mission d' »étudier en profondeur les phénomènes de la violence en Corse ». But de l’exercice, définir « un programme d’actions concrètes de lutte et de prévention ». « Un travail de fond et de longue haleine » soulignait déjà à l’époque le président de l’Assemblée de Corse, Dominique Bucchini.
Vingt-sept mois plus tard, en mars 2012, l’Assemblée accouchait d’un premier rapport, préconisant « les mesures initiales à mettre en œuvre dans le cadre d’une stratégie globale visant à prévenir ou juguler ces violences ». La lutte contre la spéculation immobilière, piste aujourd’hui privilégiée dans les derniers assassinats qui ont marqué l’île, faisait déjà partie des priorités de ce travail. Mais les mots vont moins vite que les balles. Mardi, marquait donc le début d’une seconde phase de travaux, ponctuée de nouvelles expertises et auditions, avant la rédaction d’un rapport final – échéance annoncée dans un an – qui devrait conduire à la formalisation de la stratégie de la Collectivité Territoriale de Corse en la matière. Mais en politique, même les sujets les plus graves divisent, et les membres de la Commission peinent à définir une stratégie globale. Seul consensus dégagé sur la question, l’attention à porter à la jeunesse. C’est la prochaine étape. La Commission violence doit se rendre début décembre à la rencontre des lycéens des établissements du Fiom’Orbu et de Sartène pour écouter leurs avis sur ce phénomène si tristement banalisé dans l’île.
Suite et reportage vidéo de France 3 Corse
Corsica Infurmazione, L’information Corse sur France 3 Corse
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