#Corse – Paul Giacobbi « Ma question au gouvernement sur la criminalité en Corse et la réponse de la Garde des Sceaux »

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier ministre,
Le 2 octobre je vous disais ici que la criminalité en Corse est, par habitant, quatre fois plus importante que dans les Bouches-du-Rhône.
En six semaines il s’est commis quatre nouveaux crimes, et même cinq depuis midi, dans notre île dont deux ont frappé l’opinion nationale parce que les victimes étaient respectivement un avocat de renom et le président de la chambre de commerce de Corse du Sud.
La venue des deux ministres de l’intérieur et de la justice, quelques heures après l’assassinat du président Jacques Nacer, a été bien reçue parce que, pour une fois, on a reconnu d’abord le devoir de la République de protéger les citoyens avant d’en appeler à leur responsabilité et que l’on s’est abstenu de demander au peuple corse de régler lui-même cette question par je ne sais quelle rébellion parfaitement contraire à la République et à ses lois.
Car les Corses manifestent publiquement leur attachement à la justice et leurs représentants s’attachent à traiter les questions avec méthode et détermination. Ainsi, l’Assemblée de Corse a mis fin au désordre des transports maritimes et conduit une politique exemplaire pour régler la question foncière et les excès de la spéculation.

Votre gouvernement a annoncé de bonnes mesures relatives à la criminalité économique mais j’ai trop l’expérience de réactions justes mais aussitôt oubliée et d’annonces sans autre effet que médiatique pour ne pas vous interroger à nouveau.
Si le gouvernement veut arrêter cette gangrène, il faudra y tenir la main et ne pas lésiner sur les moyens, non pas en nombre mais en qualité.
Il faudra aussi assurer la coordination de ce dispositif exceptionnel auprès de vous, puisque vous n’avez pas souhaité réinstaller un préfet de police en Corse.
Combien de fois depuis dix ans ai-je eu malheureusement à m’adresser à votre assemblée à propos de la criminalité en Corse ?
Je mesure le risque que je prends à nouveau : j’ai déjà reçu, il y a deux ans, le plus tragique des avertissements sans changer pour autant les habitudes d’une vie réglée et limpide, ni renoncer à mon devoir et à ma liberté.
C’est au nom de ces valeurs que je vous demande, Monsieur le Premier ministre, d’informer cette assemblée de ce que vous avez décidé de faire pour que la Corse n’ait plus jamais à douter de la République.

Blog Paul Giacobbi

Corsica Infurmazione, L’information Corse

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