Les règlements de comptes s’accumulaient en Corse dans l’indifférence des continentaux et du gouvernement. L’assassinat d’Antoine Sollacaro, après celui de Claude Erignac, a provoqué un choc qui a poussé le gouvernement à agir, ou à tenter de le faire. Explications.
Mao Tsé Toung disait : « Il y a des morts qui pèsent le poids d’une montagne, d’autres celui d’une plume. » En Corse, depuis celle du préfet Erignac qui avait pesé le poids d’une montagne, les autres, plus d’une centaine de 2007 à 2012, avaient semblé peser le poids d’une plume. Et bien sûr, on ne parle pas, comme Mao, de mort « en général », mais d’assassinats. Comme on ne parle pas des réactions qu’ont suscitées ces assassinats en Corse, où ils ont quand même provoqué quelques remous, mais sur le continent. Là où, outre l’accumulation accélérée des règlements de comptes insulaires, on a même presque oublié, l’assassinat de Robert Feliciaggi (2006), pourtant élu à l’Assemblée de Corse, celle de Dominique Domarchi (2011), conseiller du président de l’Exécutif de cette assemblée, celle encore de Marie-Jeanne Bozzi (2011), mairesse d’une commune insulaire ou, dans un autre genre, celle de Christian Leoni (2011), qui avait tout de même été revendiquée par un mouvement clandestin agissant sur le territoire français. Toutes choses qui, sur le sol continental, n’avaient finalement pas fait grand bruit et encore moins affolé les milieux gouvernementaux. Sans parler de tous ces règlements de comptes entre voyous qui ont fait moins de remue-ménage qu’à Marseille, alors qu’ils étaient proportionnellement bien plus nombreux en Corse. Sans parler, encore, de ces victimes devenues anonymes qui ont été tuées sans que l’on puisse relier la vindicte dont elles ont fait l’objet à de quelconques affaires de droit commun, tels Gilles Ragache (2004), Pierre Manzaggi (2009) ou Jean-Baptiste Avenie (2011). Sans parler, toujours, de ces victimes collatérales qui ont eu le malheur d’être ciblées à la place d’autres, comme Nicolas Salini et Jean-Noël Dettori à Baleone (2009), ou parce qu’elles accompagnaient ceux que l’on visait.
Ainsi, parce que la Corse est une île aux moeurs incompréhensibles pour la grande majorité des esprits continentaux, les pouvoirs publics avaient décidé de laisser la Corse – terre de vendetta – à ses vieux démons. Côté politique, ils avaient fait le service minimum, François Hollande se contentant de renvoyer la balle à la Collectivité Territoriale de Corse dont on étudierait les propositions
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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