Si les pistes sont nombreuses en ce qui concerne les motifs des auteurs de l’assassinat du bâtonnier ajaccien, beaucoup évoquent un conflit exacerbé par l’affaire de la SMS. Lorsqu’on l’interrogeait sur la manière dont il avait violemment ciblé Yves Manunta, qu’il avait présenté comme une « balance » doublée d’un « assassin », lors de sa plaidoirie à la fin du procès de la société de sécurité SMS à Marseille, Antoine Sollacaro, honnête, reconnaissait, en privé, qu’il avait eu tort.
« Oui, j’ai dérapé, mais l’autre m’avait tellement énervé. » « L’autre », c’était l’avocat d’Yves Manunta qui, alors que le procureur avait demandé sa relaxe, s’était néanmoins lancé dans un réquisitoire agressif contre tous les accusés, dont Antoine Nivaggioni qui avait été assassiné, les traitant à la fois d' »affairistes », de « barbouzes », voire d' »indicateurs de police ». Sollacaro avait vu rouge et avait alors accusé Manunta d’être à l’origine de l’enquête sur la SMS qu’il dirigeait alors avec Nivaggioni (comme si, dans cette affaire, les policiers avaient eu besoin de lui) et avait même fait une allusion au fait que son ADN avait été retrouvé sur le casque d’un homme accusé (mais pas poursuivi) d’avoir préparé un attentat contre un complice présumé de Nivaggioni.
Yves Manunta n’avait pas apprécié. Et, lorsqu’en novembre 2011, il avait été victime d’une tentative d’attentat au cours de laquelle, sa femme et sa petite fille avaient été blessées, il avait décidé de s’exprimer et, à chaque fois, avait mis en cause, outre certains anciens accusés de procès de la SMS, Antoine Sollacaro qu’il accusait de « lui avoir mis une cible sur le dos » (voir Corsica N° 187 de septembre 2011).
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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