Auteur du livre Les parrains corses, en attendant un ouvrage sur les dernières années de banditisme en Corse qui paraîtra en janvier, le journaliste du Monde se penche sur les derniers règlements de comptes. En s’étonnant de la longue indifférence de l’État.
Corsica : Que pensez-vous de l’assassinat d’Antoine Sollacaro ?
Jacques Follorou : L’assassinat de Sollacaro ne signe pas la date de naissance de la mafia corse, mais cela crédibilise un peu plus le terme de mafia. Pendant longtemps on avait une espèce de pudeur à parler de mafia. Il y avait une grande réticence à l’employer, ce mot. Que ce soit du côté de l’État, qui ne voulait pas voir une telle organisation sur son territoire, ou du côté de la Corse, où ce terme a été rejeté, souvent par un réflexe identitaire, afin de ne pas être stigmatisé. Mais les mots utilisés par Manuel Valls après l’assassinat ont légitimé l’existence d’une véritable criminalité organisée en Corse. Cependant, si une étape a été franchie, elle reste linguistique. Et si on consultait les gens sur le continent, on s’apercevrait sans doute que, pour eux, c’est un problème lointain, qui ne concerne que les Corses, et que l’on apparente à une espèce de folklore.
Corsica : Mais comment expliquer cette récente multiplication des règlements de comptes en Corse ?
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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