Manuel Valls et Christiane Taubira en Corse. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Manuel Valls et Christiane Taubira, ont affiché ce matin à Ajaccio la détermination de l’Etat à éradiquer le crime organisé en Corse et appelé les insulaires à se mobiliser pour relever ce « défi ». « La Corse, c’est la France, c’est la République!
Ce n’est pas un territoire à part où l’on accepterait les meurtres et la violence », a précisé Manuel Valls lors de cette même conférence de presse, organisée au lendemain d’un quatrième assassinat en moins d’un mois dans l’île, celui du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Ajaccio et de la Corse-du-Sud, Jacques Nacer. Dépêché urgemment à Ajaccio avec sa collègue de la Justice par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, pour qui « la mafia est à l’oeuvre en Corse », M. Valls a déploré que l’île soit le théâtre d’environ 20% des règlements de comptes commis sur le territoire » français.
Il a rappelé que 17 homicides ont été commis depuis janvier, une moyenne annuelle de 33 meurtres ou tentatives étant enregistrée depuis 10 ans. « La Corse n’est pas un territoire à part. Les Corses ont droit à une action efficace de l’Etat », a-t-il ajouté, appelant à « faire refluer l’affairisme, à desserrer le carcan » qui enserre l’île. Il a annoncé que « des missions précises d’analyse dans certains secteurs clé exposés aux dérives affairistes » seront conduites, mentionnant l’urbanisme, la fiscalité, la concurrence et les fraudes.
Pour Christiane Taubira, qui a mentionné « la saisie d’avoirs criminels », il faut que « la porosité entre criminalité et activités économiques que nous connaissons se dissolve ». Initialement prévue les 29 et 30 novembre, cette visite était très attendue depuis la mort de l’avocat ajaccien Antoine Sollacaro, assassiné à Ajaccio le 16 octobre. Le gouvernement avait annoncé le 22 octobre dix mesures contre le crime organisé en Corse, assorties d’une circulaire pénale contre la délinquance financière.
Les deux ministres ont tenu des réunions de travail avec les chefs de services des forces de sécurité et du parquet et se sont entretenus avec des élus, notamment le président de l’Assemblée de Corse, Dominique Bucchini, et celui de l’exécutif de la Collectivité territoriale, Paul Giacobbi. Les deux ministres ont lancé un appel à la « mobilisation de tous les Corses, meurtris, souvent désespérés », selon M. Valls qui a appelé à relever ce « défi pour la société corse » par une « très forte mobilisation, un sursaut ». « La Corse ne pourra sortir de la spirale des dérives mafieuses (…) que si chacun assume pleinement ses responsabilités », a-t-il insisté, stigmatisant « une minorité (qui) accuse sans cesse l’Etat (qui), seul, ne peut rien ».
M. Valls et Mme Taubira, reviendront en Corse les 25 et 26 novembre prochains.
Corsica Infurmazione, L’information Corse sur RCFM
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