Le député socialiste des Hautes-Pyrénées et ancien ministre a encore en mémoire le travail de longue haleine qu’il avait conduit à explorer les « dérives » de l’île sous toutes ses formes.
En 1998, la commission parlementaire Glavany, du nom de son président, rendait un rapport sans concessions sur l’utilisation de l’argent public en Corse, l’argent sale et la criminalité. Quatorze ans plus tard, Jean Glavany, qui siège toujours au palais Bourbon, ne perd pas une miette de l’actualité insulaire qui n’a pas vraiment évolué.
Que pensez-vous des mesures prises par Jean-Marc Ayrault pour lutter contre la grande criminalité en Corse ?
Elles sont les bienvenues. Mais elles exigent l’urgence de la mise en œuvre, la constance et la fermeté sereine dans le suivi de leur application. En tout cas, elles partent d’un constat accablant, les records de criminalité dans l’île, et de l’échec spectaculaire de 10 ans de politique inadaptée.
En définitive, ce n’est pas tout simplement demander à l’État de faire son boulot ?
Si, bien sûr. Mais l’État ne peut pas tout régler en Corse, sans les Corses. Aucune, je dis bien aucune politique de l’État en Corse ne peut réussir sans une prise de conscience de la société corse et une sorte de révolution culturelle : la République est là, protectrice et émancipatrice, mais c’est d’abord aux Corses de se prendre en charge y compris sur le plan de la sécurité et de la justice : un témoin n’est pas un mouchard. Partout en France, c’est un citoyen qui fait preuve de sens civique ; et dans une société civilisée seule la République peut rendre justice.
L’information Corse, Corsica Infurmazione
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