(Unità Naziunale – 2 mars 2018 – publié à 23h30) La section présente aux côtés de Jean-Marc Dominici et de Patrice Lepidi lors de la conférence de presse à Bastia ce vendredi 2 mars.
La direction des finances publiques leur réclame la somme exorbitante de 57 960 euros à payer sous trente jours sous peine de saisie de biens. Cette somme est réclamée au titre des dommages et intérêts dus à l’état suite à leur condamnation, en avril 2010, par la cour d’Assises spéciale de Paris. Voici le texte de la conférence de presse.
« Imaginez-vous un instant à la place de Jean-Marc et Patrice.
Vous recevez un courrier des Impôts. Vous l’ouvrez. Vous découvrez que l’administration fiscale vous réclame près de 60 000 – soixante mille euros. A payer dans le mois. Avec le droit à un recours qui n’en est pas véritablement un et qui n’est pas suspensif.
Imaginons ce qu’ont ressenti Jean-Marc, Patrice et leur famille face à cette violence.
Il y a quelques jours, lorsque nous nous sommes téléphonés pour cette conférence de presse et pour vous dire que la Ldh serait à vos côtés, l’un de vous m’a fait cette remarque : « Je comprends que des agriculteurs se suicident lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes financiers qu’ils ne peuvent plus résoudre ».
Evidemment, il nous faut chasser cette idée morbide de nos esprits. Mais comment ne pas comprendre votre désarroi, votre colère. Car les conséquences de cette demande de l’administration fiscale sont simples : des familles seront plongées dans la grande difficulté financière, dans la précarité. Cette demande des impôts justifiée par un jugement de l’antiterrorisme est la porte ouverte à la pauvreté.
Dans cette affaire, dans votre affaire, Jean-Marc et Patrice, le temps n’est plus à la justice pénale. Il est à la justice sociale. Tel est le sens de notre présence à vos côtés aujourd’hui.
Que demandons-nous ?
De la part de l’administration fiscale d’apporter une réponse adaptée à votre situation.
Mais nous avons aussi une exigence politique : celle d’en finir avec l’antiterrorisme et ses conséquences aujourd’hui encore alors qu’il n’y a plus d’action clandestine depuis près de 4 ans.
Nous devons passer d’une revendication protestataire pour l’amnistie à une demande d’amnistie concrète, utile, nécessaire qui met fin au volet financier des condamnations prononcées dans le cadre de l’antiterrorisme pour les militants nationalistes.
Nous pouvons aussi poser la question du FIJAIT qui ne doit pas s’appliquer aux personnes ayant purgé leur peine.
C’est en ce sens que la LDH adressera un courrier aux présidents et aux élus de l’Assemblée de Corse leur demandant d’inscrire à l’ordre du jour des discussions engagées, certes difficilement, mais désormais engagées, avec l’Etat cette amnistie concrète, utile et nécessaire.
Il est temps d’en finir avec l’antiterrorisme, de tourner la page et de s’occuper de l’avenir de la Corse.
Nous avons tant à faire. »
LDH CORSICA
2 mars 2018