En déclarant qu’il n’avait pas entendu grand-chose et qu’il attendait des précisions pour se prononcer sur les mesures annoncées par le premier ministre, Paul GIACOBBI a pris incontestablement la tête du chœur des sceptiques.
On peut comprendre que les élus corses, qui se sont d’une façon générale exprimés sur le même registre, manifestent quelque scepticisme, nourris par l’expérience. Mais enfin qu’attendaient ils donc ?
Que le gouvernement envoie les voltigeurs comme au temps des si mal nommés « bandits d’honneur » ? Que le ministre de l’intérieur se rende en Corse toutes affaires cessantes pour faire une déclaration fracassante à l’image d’un Nicolas SARKOZY affirmant à Bastia qu’avec l’arrestation de Charles PIERI baptisé pour la circonstance Al Capone, il avait réglé la question ?
Il est de bon ton, dans notre Île, d’afficher fatalisme et détachement : « bacala per corsica » aurait on déclaré naguère, en ajoutant que tout cela c’était du pipeau et que de toute évidence cela ne marcherait pas.
L’avantage, incontestable, de cette posture étant qu’au cas ou effectivement cela « ne marche pas » on peut s’écrier « je vous l’avais bien dit ! », et passer pour un visionnaire, et au cas ou cela marche, on peut se faire tout petit, se faire oublier, et attendre que passe l’orage.
L’inconvénient, grave à mes yeux, de cette attitude, consiste dans le fait qu’à force d’affirmer que de toute façon, et quoi que l’on fasse, on ne peut rien faire contre l’expansion du banditisme et de l’affairisme dont il se nourrit, on pousse les plus fragiles dans les bras de la pègre à laquelle ils demanderont l’aide et la protection que les institutions se montrent incapables de leur procurer.
Chacun s’inquiète, à juste titre, en constatant que dans notre pays le pouvoir n’est plus détenu par les élus de la nation mais par la finance rapace, et que le politique s’est progressivement laissé déposséder de son pouvoir de décision.
Je crains qu’au train ou vont les choses le vrai pouvoir de décision ne soit progressivement transféré, chez nous, aux voyous et à ceux qui ont choisi de s’en accommoder, si cela n’est déjà fait.
A moins bien entendu que le peuple ne s’en mêle, qu’il ne comprenne ou se situent ses intérêts fondamentaux et qui les défend vraiment.
L’histoire nous apprend qu’il ne faut jamais désespérer des peuples, du moins quand on les aime et qu’on les respecte bien sûr.
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