Pour casser la grève, un entrepreneur de Corse-du-Sud mobilise des gros bras, armés de matraques et de battes. Tout était tranquille, le 2 octobre, à Baleone, dans les environs d’Ajaccio (Corse-du-Sud). Un piquet comme tant d’autres.
Une douzaine d’ouvriers (sur 44 salariés, au total) de la Société des granulats et bétons de Corse (SGBC), une joint-venture entre Colas (filiale de Bouygues) et le groupe Mocchi (une entreprise familiale basée à Propriano) sont en grève, à l’appel de la CGT, pour obtenir la transformation en CDI des contrats de trois intérimaires employés sur le site. Après quelques jours de conflit, alors que des collègues de Corsovia, une autre filiale de Bouygues, sont présents pour soutenir le mouvement, une négociation sous l’égide des pouvoirs publics doit enfin s’ouvrir.
Le calme règne. Deux 4×4, vitres fumées, débarquent. Toussaint Mocchi, actionnaire minoritaire de la SGBC – il détient 40 % du capital –, sort, accompagné de plusieurs gardes du corps. Des nombreux véhicules qui serpentent en convoi derrière lui, une trentaine de nervis, armés de matraques et de battes, s’extraient. Incrédules, les grévistes regardent débouler cette petite armée, décidée à leur rentrer dedans…
Présent sur place, Jean-Michel Biondi, secrétaire départemental de la CGT, n’avait jamais vu un tel déferlement de violences. « Ils ont tout foutu en l’air, témoigne ce militant expérimenté. Des tentatives d’intimidation, on en a déjà vu, mais à ce niveau-là, jamais ! » Sur place, après avoir molesté une femme qui tente d’appeler à l’aide par téléphone, les briseurs de grève se concentrent sur le représentant de la section syndicale CGT, créée il y a à peine deux ans. « Avec leurs matraques, ils m’ont encerclé et j’en ai pris plein la tronche, raconte- t-il à l’Humanité.
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