Le 5 avril 2012, le jeune bizkaitar Iñigo Cabacas Liceranzu, 28 ans, s’effondre dans une rue de Bilbo. Une balle dans la tête. En caoutchouc, certes, mais le coup, tiré par un membre de la Etzaintza, police autonomique basque, provoque la mort du jeune homme, le 9 avril, à l’hôpital de Basurto.
Un accident pour les uns, une “nouvelle preuve de la violence policière dure” pour les autres. Un drame pour tout le monde. Six mois après les faits, les proches de la victime ne décolèrent pas contre l’attitude du gouvernement de la Communauté autonome basque (CAB). L’enquête, elle, patine.
“Ils disent, sur les plateaux de télévision, qu’ils comprennent notre situation. […] Mais, ils ne nous ont jamais appelés pour nous soutenir, pour nous porter de l’affection alors que c’est ce dont nous avons besoin ; nous sommes brisés.” Dans un entretien accordé au quotidien Gara, Manuel Cabacas, s’attaque vivement aux responsables du gouvernement de la CAB. Avec la violence d’un père qui a perdu son fils, le seul qu’il avait, Manuel Cabacas dénonce le “manque d’humanité” de Rodolfo Ares, ancien conseiller à l’Intérieur : “nous n’oublions pas qu’il n’a jamais été à nos côtés.”
Rodolfo Ares décampe
Aucune version officielle six mois après les faits, absence de mesures disciplinaires dans la Ertzaintza, report des auditions des policiers prévues au mois de septembre, etc. : pour le père de la victime, “ils [membres du gouvernement, ndlr] cherchent à gagner du temps pour manipuler les preuves.”
“Il a laissé sa charge sans donner de réponse”. Devant le Palais de justice de Bilbo, les personnes rassemblées, hier, en souvenir du jeune bizkaitar, ont, une nouvelle fois, dénoncé le fait que “Rodolfo Ares a une responsabilité politique directe” dans les faits.
Parti rejoindre, le 29 septembre dernier, la coordination de la campagne du Parti socialiste d’Euskadi, l’ancien conseiller à l’Intérieur s’est muré dans le silence. Les discours qui promettaient, pour désamorcer la polémique, qu’une enquête serait menée “coûte que coûte” sont déjà loin.
“Rodolfo Ares oublie une chose évidente”, prévient Manuel Cabacas : “les morts dans ces circonstances ne s’oublient jamais”.
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