Monsieur le Président, cher ami,
Nous avons pris bonne note, comme vous nous l’avez indiqué, du déroulement en deux temps de la réflexion, qui nous paraît en effet raisonnable dans l’état actuel de l’opinion insulaire.
Sur le plan constitutionnel (incluant une loi organique et une loi ordinaire), le rapport Colombani nous semble en effet la meilleure hypothèse susceptible de contenter, en Corse, à la fois les plus timorés et les plus aventureux, puis d’être acceptée par une majorité suffisante de députés et de sénateurs.
Suivant votre suggestion, nous vous adressons deux observations :
– Sur l‘argumentaire du statut particulier, les arguments concernant l’éloignement et l’insularité sont nécessaires et suffisants : par contre, dans l’exposé des motifs, les arguments concernant le caractère montagneux et enclavé sont contre-productifs, permettant d’éveiller les particularismes savoyards, basques ou autres, ce qui serait de nature à créer un précédent que les parlementaires rejetteraient. Par contre, concernant l’éloignement, on pourrait évoquer à notre avantage le précédent de la continuité territoriale, peut être en reprenant une partie de l’argumentation alors acceptée par Paris.
Pour la partie consacrée à la langue corse, sujet à la fois sensible et rassembleur s’il en est, nous vous suggérons, à la page 10, un ordre différent – et une logique différente – pour la suite des alinéas, sans en changer la formulation, sauf sur un mot dans la phrase « Le français est la langue officielle de la Corse » ; il nous semble qu’elle doit être plutôt formulée ainsi : Le français est la langue officielle de la République. C’est à notre avis une question de simple bon sens. Puisque la Corse est dans la République, et que…le français est la langue de TOUTE la République, pas seulement de la Corse.
Comme nous vous l’avons dit, sur la seconde partie, si la transformation des départements en établissements publics pourrait constituer une option a minima, faute d’une majorité suffisante pour leur disparition qui aurait notre préférence, le système électoral envisagé n’est pas recevable en l’état, à la fois pour des raisons de logique (la prime n’a de majoritaire que le nom)) que pour des raisons de principe (le maintien d’un scrutin majoritaire)
Nous restons à votre disposition pour prolonger notre participation citoyenne à ce passionnant débat
Dominique Taddei, Toni Casalonga
FORUM DES CITOYENS ACTIFS DE BALAGNE (FCAB)
1/ La langue corse est un élément fondamental de l’identité culturelle : ciment de cohésion sociale, moyen de communication quotidien, elle est reconnue et doit être préservée, aux côtés de la langue de la République, afin de garantir la diversité culturelle qui fait la richesse de la Corse.
2/ Le français et le corse sont les langues de la Corse. Les personnes physiques et morales de droit privé en usent librement dans leurs actes et conventions ; ceux-ci n’encourent aucune nullité au motif qu’ils ne sont pas rédigés dans la langue officielle.
3/ Le français est la langue officielle de la République. Son usage s’impose aux personnes morales de droit public et aux personnes de droit privé dans l’exercice d’une mission de service public ainsi qu’aux usagers dans leurs relations avec les administrations et services publics.
4/ La langue corse est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et primaires, dans les établissements du second degré et dans les établissements d’enseignement supérieur. L’étude et la pédagogie de la langue et de la culture corses sont enseignées dans les établissements de formation des personnels enseignants. »
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