Les policiers ont versé au dossier une pièce qui devrait être abondamment commentée: un courrier, peut-être écrit par Yvan Colonna, accusant l’un de ses complices de trahison et le menaçant.
Ce vendredi soir, peu avant la clôture des débats de la journée lors du procès d’Yvan Colonna, accusé de l’assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac, le président de la cour d’assise, Hervé Stéphan, a fait verser au dossier une lettre que lui avait fait parvenir dans l’après-midi le directeur central de la police judiciaire, Christian Lothion.
Y étaient annexés quatre feuillets manuscrits, qui, d’après la police, pourraient avoir été rédigés par Yvan Colonna depuis sa cellule. Selon les premiers éléments recueillis dans la soirée, il s’agirait d’un courrier adressé à l’un des membres du commando condamné lors du procès de 2003 et qui a témoigné jeudi, Pierre Alessandri.
L’auteur de ces lignes, qui reste à identifier formellement, s’adresse à un « frère » et l’accuse de trahison, tenant à son égard des propos menaçants. Cette lettre aurait été envoyée de la prison de Fresnes, le 19 décembre 2010.
Yvan Colonna a eu connaissance de cet élément nouveau en fin d’audience, vers 22h30. Il ne l’a pas commenté. Avant son retour en cellule, il s’est entretenu pendant quelques minutes avec ses avocats pour faire le point sur ce coup de théâtre.
Ce rebondissement et le moment auquel il intervient, cinq mois après la date figurant sur l’en-tête de la lettre, seront très discutés à la reprise du procès, lundi matin.