Outre les frais de transport, la situation monopolistique des distributeurs semblent tirer les prix vers le haut. Un rapport commandé par la Collectivité Territoriale assure pourtant que les prix sont comparables à ceux pratiqués dans le réseau traditionnel du continent, c’est-à-dire hors grandes surfaces.
Mais le document présenté demain par la Commission des finances de l’Assemblée pointe des marges plus élevées en Corse. Pourquoi ? Le prix du carburant prend en compte les cours du pétrole, fixés au niveau mondial, les taxes nationales et les marges des raffineurs mais aussi celles des distributeurs et la taxe intérieure de consommation (TICPE), fixée par les régions. Pour la TICPE, la loi de finance de 2010 autorise les conseils régionaux à ponctionner jusqu’à 2,5 centimes d’euros par litre de carburant. Mais la Corse est l’une des deux collectivités, avec la région Poitou-Charentes, à ne pas l’appliquer.
Qui plus est, la région bénéficie d’une réduction de la TVA sur les produits pétroliers, fixée à 13% au lieu des 19,6%. Reste le dernier facteur, bien plus important, qui a trait à la marge de distribution. En Corse, la population est moins dense et les stations-service moins nombreuses. Les enseignes de grande distribution, qui pratiquent généralement des prix plus faibles, ne sont pas présentes et la compétition se joue uniquement entre quelques grandes enseignes ; elles sont seulement quatre (Vito, Total, BP et Esso) à se partager le marché. Résultat, une situation quasi monopolistique, qui profite à la poignée de distributeurs présents et tire les prix vers le haut. Enfin la Corse paye son insularité. Le coût des transports entre pour une grande marge dans le prix final du carburant à la pompe.
Selon, une étude sur la fabrication du prix de l’essence en Corse commandée par l’Adec (l’agence pour le développement économique de la Corse), rien que le coût de l’acheminement des carburants se chiffre ainsi à 18 centimes par litre. L’étude (mars et juin 2012) de la CLCV sur les prix à la pompe par départements conforte la cherté du prix des carburants en Corse. La Haute-Corse et la Corse-du-Sud figurent ainsi derrière Paris dans le top 3 des départements où le gazole et l’essence sans plomb sont les plus chers en France.
Suite et reportage vidéo de FRANCE 3 CORSE
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