Le président de l’exécutif a choisi l’émission CUNTRASTU pour faire sa rentrée politique: j’ai donc regardé avec intérêt son intervention, d’autant que les quelques mois qui viennent sont particulièrement importants pour notre Île.
Sur la forme j’ai trouvé qu’il était comme d’habitude très disert et très habile quitte à sacrifier, comme il lui arrive de le faire, la vérité à la beauté d’une démonstration ou à la force d’un argument: il a par exemple affirmé de manière péremptoire à ses interlocuteurs que le taux d’élucidation des assassinats était de 50% alors qu’il est comme chacun sait nul pour les affaires ressortant du grand banditisme.
Sur le fond il a bien entendu défendu avec conviction la méthode qu’il préconisait pour aborder les dossiers de fond comme les transports , la question du renforcement des pouvoirs de la CTC, ou l’architecture des pouvoirs locaux. Sur ce dernier point il a bien entendu défendu l’invraisemblable projet qui consiste à batir la gouvernance d’une CTC réformée associant les conseils généraux avec 97 élus.
S’il a évoqué le résultat négatif du référendum de 2002 pour défendre cette architecture qui conserve en fait les conseils généraux il n’a pas évoqué par contre la possibilité de recourir au référendum pour demander au peuple de valider la réforme que votera l’assemblée de Corse: je n’imagine pas pour ma part qu’une assemblée qui n’a reçu aucun mandat pour ce faire prenne des décisions aussi importantes que celles qui s’annoncent sans les soumettre au vote populaire.
Pour ce qui concerne la volonté supposée du gouvernement de réunir le congrès à Versailles pour lui demander de modifier la constitution afin de rendre possibles les réformes votées par l’assemblée de Corse, il considère que du moment que celles ci seraient somme toute, et selon lui, négligeables à coté des transferts de souveraineté que consent la France envers l’UE, cela ne devrait offrir aucune difficulté. Un peu court selon moi, mais disons que j’espère me tromper…
Sûr de lui comme à l’accoutumée, avec parfois ce brin de suffisance qui le caractérise, il a répondu à toutes les questions qui lui étaient posées sans oublier de se décerner de temps en temps un satisfecit, tout en brossant un tableau particulièrement optimiste et rassurant de la situation politique et sociale que l’assemblée de Corse doit affronter en cette rentrée.
Acceptons en l’augure.
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