« Au nom de l’utilité publique ». C’est en ces termes que le préfet de Haute-Corse a, le 10 juillet dernier, exproprié le propriétaire d’un terrain agricole au centre de la commune de Sant-Antoninu. Sur cette parcelle de 14 000m2 le maire compte en effet réaliser un nouveau parking (le projet est chiffré à 450 000 euros).
Qu’importe si ce terrain agricole est régulièrement exploité par le berger d’un troupeau de brebis, si celui-ci a un bail depuis plus de trente ans, si la parcelle en question recouvre une prairie aux fortes potentialités agropastorales (au sens du la carte Agripast).
Qu’importe si l’arrêté est hors la loi en vertu du code de d’urbanisme qui stipule que pour déterminer les capacités d’accueil des espaces urbanisés ou à urbaniser, les documents d’urbanisme doivent tenir compte de la protection des espaces nécessaires au maintien ou au développement des activités agricoles, pastorales et maritimes.
Qu’importe si le Schéma d’aménagement de la Corse impose que les terres de bonnes potentialités agricoles soient, de manière pérenne, vouées à la seule agriculture.
Qu’importe si aucune étude d’impact n’a eu lieu, si le projet n’est pas passé devant la Commission de consommation des espaces agricoles, si ce dossier n’a fait l’objet d’aucune réunion publique.
Qu’importe si d’autres solutions sont facilement envisageables.
U Levante vient d’écrire au préfet de Haute-Corse, lui demandant le retrait de l’arrêté incriminé ; en recours préalable à la saisine du tribunal administratif.
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