Lisa D’Orazio en 2009 avait soutenu sa thèse (en ligne sur le web dans sa totalité) sur « La Corse et le petit écran ». Ce jeune Docteur en Histoire, qui a obtenu en 2011 sa qualification comme Maître de Conférences en histoire contemporaine, a publié dans un format réduit sa recherche sur cinquante ans de télévision en Corse.
Dans son ouvrage, « Corse et Télévision », sorti en juillet 2012 aux Editions Piazzola, elle a voulu mettre l’accent sur des événements oubliés ou méconnus, qui, présentés avec une certaine cohérence, rendent lisible l’histoire de la Corse. C’est un travail de réécriture destiné au plus large public, et un regard éthique sur les apparents paradoxes des images produites par les médias sur la Corse. La Corse, « la plus proche des îles lointaines », paraît très médiatique mais peut aussi être très méconnue. Elle semble être passée en quelque sorte sur le plan social du dix-neuvième siècle au vingt et unième siècle…
Comme le dit Sampiero Sanguinetti dans la préface, c’est sur une histoire agitée, houleuse, parfois violente que revient Lisa D’Orazio. Pour lui la télévision a été partout une innovation plus ou moins déstabilisante, aux conséquences encore mal évaluées. Dans cet ouvrage on croise les grands débats qu’on a rencontrés dans l’île, autour de l’identité, de la culture, de la langue. Il y a peu (ou pas !) de régions en France où l’enjeu d’une télévision territorialisée ait été aussi important.
Au-delà de l’analyse de cette histoire de la télévision pour la Corse, il est très intéressant de suivre l’interrogation de l’auteure sur ce que la télévision produit en définitive comme mutations dans une société. Lisa D’Orazio, l’image de la Corse donnée par la télévision diffère-t-elle de celle qu’en donnait la littérature (pays sauvage, admirable ou inquiétant selon les auteurs) ? L’image donnée par la télévision n’est que le fruit d’un héritage.
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