Salaud, héros, martyr. Yvan Colonna a revêtu de nombreux masques. Aucun ne sied vraiment à celui qui va, pour la troisième fois, afficher son innocence à la barre. Sa défense naviguera-t-elle à contre-courant, puisqu’elle devra apporter la preuve de sa non-culpabilité. Le droit français impute la charge de la preuve à l’accusation. Celle-ci affirme qu’il est bien l’homme qui a tiré dans le dos du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, en se basant sur une instruction qui n’a pas révélé depuis de nouveaux éléments à charge. Le deuxième procès de 2009 avait été balayé en juin 2010. Cela ne signifie pas que la justice a fait table rase du passé. Car les avocats devront faire vaciller une cour d’assises composée de magistrats. Non de jurés populaires. Une instance, à deux reprises, l’avait condamné. Au plus haut sommet de l’Etat, là aussi, la donne a changé. Les déclarations récentes du garde des Sceaux évoquant le rapprochement des prisonniers du commando après le procès, montrent des signes d’apaisement. Au-delà de ces évolutions il reste l’attente, insoutenable, de la famille Erignac depuis treize ans.
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