le compte n’y est pas !
Baisse de 60 % des crédits programmés sur le PEI (de 39 millions d’euros à moins de 15), baisse de moitié sur les crédits Feder, programmes d’investissements stoppés, la situation est critique : comme toujours, on est très loin des montants annoncés pour le « rattrapage historique » et la poursuite des équipements structurants est gravement compromise.
Ceci à un moment où l’évolution très rapide des techniques de tri mécano biologique permet de créer des petites unités de traitement localisées (à partir de 5 000 tonnes de déchets entrants – représentant par exemple la quantité d’ordures ménagères de Corti), limitant ainsi très fortement les transports – donc les coûts et l’impact sanitaire et environnemental.
En même temps, un groupe privé va créer au CET de Tallone une unité de Tri mécano biologique (TMB) dimensionnée à 50 000 tonnes entrantes… Le procédé en lui-même est acceptable – beaucoup plus que le chaulage prévu à l’origine, mais le coût du traitement annoncé (110 € la tonne) est déjà bien supérieur à celui pratiqué dans des installations « publiques » du même type : 90 à 95 € la tonne.
Il va rendre les Collectivités locales – et donc les usagers – dépendants d’un opérateur privé, comme c’est déjà largement le cas pour le transport !
On peut s’attendre à des hausses spectaculaires de facturation…
Bien sûr les opérateurs privés sont libres de leurs investissements, et le TMB à Tallone améliorera nettement la situation de ce CET.
Mais en l’absence des financements prévus pour des installations publiques, il est probable que le secteur privé, en particulier Veolia, bien positionné sur ce marché très rémunérateur, va multiplier l’offre de grosses installations que les Collectivités locales seront tenues d’accepter, faute d’alternative… A quoi servira le nouveau Piedma, si les équipements sont déjà en place ? S’agit-il vraiment d’une simple coïncidence ?
C’est en tout cas la porte ouverte à la mise en coupe réglée du traitement de nos déchets et c’est inacceptable ! L’Etat doit impérativement et très rapidement respecter ses engagements.
- 2. Prévention, collecte et tri : une situation encore très critique, notamment pour les déchets toxiques
Pour certains déchets très dangereux, comme les déchets médicaux non hospitaliers ou les piles, on reste à un niveau extrêmement faible de collecte et/ou de prévention.
Environ 90 % des déchets médicaux « de ville » (médecins libéraux, vétérinaires, dentistes, infirmières) partent en décharge ; il existe des solutions simples de collecte qu’il faut mettre en œuvre de toute urgence.
On recueille moins de 15 % des piles usagées pour les envoyer au recyclage : leur toxicité est très élevée (cadmium, plomb, mercure) ; il est indispensable d’améliorer la collecte, et surtout de diminuer leur usage par l’incitation à utiliser des piles rechargeables.
C’est le sens d’une Motion que nous avons déposée au près de l’Assemblée, qui doit coordonner les actions et mettre en place la communication nécessaire.
- 3. Des points « gris » dans la gestion du tri sélectif
Malgré des améliorations, il reste de nombreuses insuffisances :
- Distribution de composteurs inadaptés risquant de faire échouer le compostage individuel, qui doit pourtant permettre d’éviter le transport et la mise en décharge de plus 30 000 tonnes par an !
- Containers de tri sélectifs qui ne ferment pas, permettant ainsi de les utiliser comme « déchetterie »
- Suspicion de mélange des OM et du « trié » à certains endroits, jetant le doute sur l’ensemble du système.
Notre Groupe posera une Question orale lors de la prochaine session pour demander un suivi, voire un audit sur les actions cofinancées par la Collectivité Territoriale.
- 4. Cervioni : un problème non résolu…depuis 30 ans !
La décharge de Cervioni, toujours hors normes, accueille près de 30 000 tonnes par an : toujours pas réhabilitée – les « jus » se déversent dans le ruisseau, toujours sans CLIS (Commission de Contrôle obligatoire), un point noir inacceptable.
Femu a Corsica 24 mai 2011