Le vendredi 6 septembre 2012 (www.unita-naziunale.org) [10h13] : Après les remous de l’AG de Corsica Libera et l’apparition d’un FLNC bis semant un certain trouble au sein de la mouvance nationaliste, on aurait pu s’interroger sur le résultat de ces Gjurnate internaziunale, mais elles furent indéniablement un succès politique, notamment autour du débat sur les évolutions institutionnelles, au vu de la qualité des divers intervenants et de leurs propos. Mais au-delà de questions de forme, il ne faut pas occulter les questions de fond.
Questions de forme
Bien sûr, la question de savoir si ces journées ne nécessitent pas certaines remises en question demeure. La date d’août devrait être revue ( de nombreux militants travaillent et ne peuvent plus, comme au début, être présents les trois jours, de nombreuses fêtes dans toutes les micro-régions privent ces journées de nombre de visiteurs, les militants et la population a moins d’argent du fait de la crise, une présence sur trois jours cela coûte cher, les débats ne peuvent commencer qu’à partir de 16h voire 17 h, d’où difficile de tout caser en deux après-midi..) Si au départ, l’argument prédominant était de toucher la diaspora, on peut aujourd’hui, au vu des participants, comprendre que cette participation est marginale et qu’il vaut mieux privilégier les Corses de l’île en choisissant une date où leur plus grand nombre est possible. Le lieu aussi semble à revoir ( privilégier un bord de route nationale, bien visible pour tous les véhicules circulant).
Mais tout cela ne doit pas faire oublier les questions de fond.
Le volet international
Les deux débats internationaux (Processus au Pays basque notamment, avec une palette d’organisations basque réunie pour la 1ère fois à Corté, et sur l’Irlande avec la participation de Joé Austin du Sinn Fein, déjà présent aux 1ères journées de Corté en 1981) auraient du attirer beuacoup plus de monde, surtout un nombre plus grand de militants qui auraient pu ainsi apprendre beaucoup de situations politiques à la fois si différentes et si semblables à la nôtre, et parfaire leur formation politique, surtout lorsqu’on connaît l’affaiblissement général miltant et la dépolitisation, particulièrement chez les jeunes. C’est dommage pour nos invités, malgré une certaine attention des participants et deux débats très instructifs.
Les Basques ont ainsi pu nous informer des derniers évènements au Pays basque et sur leurs objectifs à court et moyen terme, malgré la fermeture de Paris et Madrid face à leurs propositions et leurs avancées politiques depuis l’arrêt de ses activités militaires par ETA (oct. 2011). Les objectifs sont d’abord le sort des détenus à améliorer et leur libération , la légalisation des partis abertzale et surtout par le biais de rassemblements le plus large possibles au sein de coalitions (Bildu et Amaiur) devenir la principale force politique au sein de la Communauté basque autonome ( et de la Navarre) devant les autonomistes du PNV pour revendiquer l’autodétermination (Ils sont déjà majoritaires dans nombre de mairies, dont certaines très importantes). Mais face au refus autiste de Madrid et Paris d’évoluer vers une solution politique de règlement du conflit, les délégués basques ont insisté sur le poids des soutiens internationaux (surtout après le succès de la Conférence de Donostia en présence de nombre de personnalités onternationales, spécialistes des règlements de conflits de par le monde, dont Koffi Anan) leur présence et l’objectif du débat s’inscrivant dans ce cadre de développement des soutiens internationaux, la Corse et Corsica Libera apportant leur pierre par ce biais. Pour le Pays basque Nord, l’accent a été mis sur la revendication d’une collectivité territoriale comme celle de Corse (pour déllimiter ce Pays basque Nord en France) 1er pas vers la Réunification d’Euskal Herria (Sud et Nord).
Les Irlandais, surtout avec la présence de Joe Austin nous a permis de voir les évolutions en Irlande dpuis l’amorce du Processus de paix et de comprendre que s’il y a d’incontestables avancées, le mouvement irlandais, loin de baisser les bras, doit poursuivre la lutte avec d’autres moyesns (politiques) que ceux militaires et ne pas renoncer à ses objectifs fondamentaux (libération de tous les détenus, départ des Britanniques et Réunification de toute l’Irlande)
Le débat institutionnel
Le courage politique des intervenants de droite et de gauche (qui auraient facilement être plus nombreux) et leurs propos très ouverts sont à saluer. Le jeune député Laurent Marcangeli, qui a réalisé un sans-faute, a impressionné par sa lucidité, son ouverture et ses convictions peu habituelles de la part d’un UMP et d’un député corse. Manquaient certaines personnalités qui auraient pu être présentes : notamment François Giaccobbi, qui au-delà de critiques qu’on pourrait lui faire (mais qui n’est pas criticable ?) a pour l’heure fait preuve de positions rompant avec le politiquement correct institutionnel, et dont on doit reconnaître le courage politique (aucun président de la CTC n’étant allé aussi loin que lui). Manquaient aussi Dominique Bucchini qui lui aussi a fait montre d’évolutions très positives sur la Corse ou Maria Guidicelli dont il faut saluer le travail exemplaire (pourtant si difficile et si délicat) en matière de PADUC, ou Sauveur Gandolfi-Sheit (et d’autres élus ou non, la liste n’est pas exhaustive). Bravo donc à tous ces participants, car leur présence dénote une rupture évidente par rapport au passé et de facto une certaine reconnaissance du militantisme nationaliste (voire des sacrifices des nationalistes depuis des années pour la défense de la Corse et du peuple corse).
L’image à retenir sera celle d’une « unité nationale » que l’on peut espérer voir un jour autour d’un compromis historique droite-gauche-nationalistes pour sortir la Corse de l’impasse et donner au Peuple corse les moyens politiques,institutionnels et financiers d’assurer sa survie et son développement sur sa terre. Mais tout cela dépendra des évolutions à venir et des développemnts après ces échanges, mais aussi et surtout de la volonté et de la capacité à ne pas reculer dans un bras de fer prévisible avec l’Etat et ses représentants de droite ou de gauche jacobins, élus ou non.
Le moment essentiel (au-delà des autres questions abordées, langue, foncier…) restera la question des évolutions institutionnelles. Pour ma part, si cette question est primordiale, si elle s’avère nécessaire, elle ne peut être suffisante si elle ne s’appuie pas sur un projet de société consensuel (développement économique sectoriel et spatial refusant la dictature du tout tourisme destructeur des paysages et des valeurs, équilibré mer-montagne entre tourisme, agriculture, artisannat, pêche, petite industrie et commerce) s’appuyant sur notre langue, notre culture et faisant une plus grande part à la justice sociale (meillleure répartitions de nos richesses et des fruits de ce développement, refus de tout monopole, même corse)… Et surtout cette évolution institutionnelle et ce projet de société ne sauraient se concevoir, alors que notre société est de plus en plus explosée ( mafia, drogue, spéculation, perte des valeurs et acculturation des jeunes..) que s’ils reposent sur le postulat incontournable et inaliénable de la reconnaissance des Corses en tant que peuple avec tous les droits en découlant et qui doivent être déclinés (emploi, propriété, formation..) et pas seulement pour la seule satisfaction de l’acter, même s’il l’est dans la constitution française un jour. Surtout lorsqu’on sait que depuis 2000 ( politique Bonnet et rapport Glavanny) plus de 4000 personnes (à 70% non corses et ignorant le problème politique corse) s’inscrivent sur les listes électorales, ce qui minorise les Corses et peut conduire à une dangereuse simplification du problème en confondant populmation de Corse et peuple corse.
Cela doit être martelé avec plus de force, car les militants, qui au-delà des observateurs et des invités, doivent eux aussi être convaincus de la justesse de certaines stratégies d’ouverture et de rassemblement, ne sauraient accepter l’abandon de revendications fondamentales ou de voir celles-ci vidées de leur contenu, sous couvert de nécessaires évolutions.
Si l’opinion et les forces politiques de droite et de gauche ont incontestablement montré des évolutions dont on ne peut que se féliciter, il ne faut pas oublier que ces évolutions aussi interressantes soient-elles doivent se renforcer par le rassemblement et l’échange militant le plus large au sein de notre mouvance et de l’ensemble nationaliste, même si la « famille modérée » ignore depuis deux ans les propositions que nous leur avons sans cesse réitérées, privilégiant une stratégie électoraliste dont les prémisses des limites apparaissent. Ces limites ne pourront que s’amplifer si les « modérés » persistent à nous traiter avec une certaine condescendance, oubliant que sans notre mouvance, seule aile marchante du nationalisme et la seule à persister sur ces fondamentaux, l’idée nationale ne peut qu’être «récupérée et ses revendications vidées de tout contenu » pour ne laisser place qu’au débat franco-français droite-gauche en Corse, occultant les 40 ans de luttes et de sacrifices des miltants.
En conclusion, s’il faut toujours rechercher le débat et privilégier le dialogue, si toute ouverture est positive et toute stratégie de rassemblement vitale, il faut toujours commencer et amplifier ces démarches de dialogue, de débat, d’ouverture et de rassemblement d’abord au niveau de la base militante, ensuite au sein de notre mouvance puis de l’ensemble nationaliste, avant de s’inscrire dans des stratégies plus larges vers la classe politique traditionnelle de droite et de gauche, si l’on veut vraiment renforcer une démarche d’unité nationale.
De la même façon, si ces stratégies et démarches doivent se développer au sein de la CTC, elles ne doivent pas pour autant délaisser le terrain au qutidien, au plus près des problèmes des Corses que le mouvement ne doit jamais abandonner sous peine de perdre son âme.
9 août 2012
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