Une lueur d’espoir apparaît pour les défenseurs de la libération de Iosu Uribetxebarria. Après plusieurs jours de mobilisations, les autorités espagnoles – gouvernement et administration pénitentiaire – doivent, en effet, rendre aujourd’hui leur décision sur la possibilité de modifier les conditions de détention du prisonnier arrasatear, gravement malade et en grève de la faim depuis dix jours.
“L’administration pénitentiaire va rendre sa décision demain [aujourd’hui].” C’est le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz (contrairement au droit français, dans l’Etat espagnol, l’administration pénitentiaire dépend du ministère de l’Intérieur), qui a annoncé hier dans l’après-midi que la possibilité de faire évoluer le régime de détention du prisonnier arrasatear allait être étudiée.
Une situation “très compliquée”
A la suite de la publication du rapport médical qui a confirmé que Iosu Uribetxebarria souffrait d’un cancer en phase terminale, le juge de l’Audience nationale Santiago Pedraz avait en effet sollicité, plus tôt dans la journée, le secrétariat général des prisons afin qu’il analyse la possibilité de faire évoluer la détention de Iosu Uribetxebarria vers un régime de semi-liberté ou de liberté conditionnelle.
Prisonnier de “grade 2” à l’heure actuelle – régime de détention “normale” – Iosu Uribetxebarria pourrait ainsi évoluer vers le “grade 3”, degré qui assouplit les conditions d’emprisonnement (semi-liberté avec détention uniquement la nuit, bracelet électronique, pointage au commissariat…).
Reste que, comme l’explique une avocate du Pays Basque Sud, la “situation est encore très compliquée”. Pour qu’elle soit validée, la décision doit, en effet, être partagée à la fois par l’administration pénitentiaire, le ministère de l’Intérieur et le procureur.
Iosu Uribetxebarria lance un appel au calme
“Je veux faire cette demande claire à l’attention de tout le monde : s’il vous plaît, quelle que soit la façon dont je sors d’ici, que ne se fasse aucune folie. Nulle part.” Iosu Uribetxebarria a diffusé, hier, par le biais de son avocate, un appel au calme à l’attention de la société basque alors que les mobilisations se multiplient.
En parallèle des rassemblements quotidiens devant l’hôpital de Donostia – où douze personnes sont en grève de la faim – et dans les grandes villes du Pays Basque, le mouvement en faveur des droits des prisonniers basques Herrira prépare en effet une grande manifestation samedi dans les rues de Bilbo.
C’est par le biais de son avocate que le prisonnier gravement malade a salué les marques de soutien qui lui sont transmises et qui lui apportent “beaucoup de force”.
Considérant que “les pas effectués ces derniers mois et la situation que nous vivons au Pays Basque sont très positifs”, le prisonnier gravement malade s’est aussi déclaré “optimiste quant à la situation politique et au processus [de paix] : nous sommes sur la bonne voie”.
L’étau se resserre autour du Parti Populaire de Mariano Rajoy
Rodolfo Ares
Le conseiller à l’Intérieur du gouvernement de la CAB s’est prononcé en faveur de la libération de I. Uribetxebarria tout en accusant la gauche abertzale “d’instrumentaliser” la situation du prisonnier gravement malade.
Colette Capdevielle
Dans les colonnes du Journal du Pays Basque (cf. édition du 11/08/2012), la députée socialiste de la cinquième circonscription, se fondant sur le droit européen, a pris position en faveur de la libération du prisonnier atteint d’un cancer.
Odón Elorza
“Lisez la loi, inutiles, et décidez !” En s’adressant au Parti populaire, l’ancien maire socialiste de Donostia a réclamé hier par le biais de son compte Twitter (@odonelorza2011) la libération “immédiate” de Iosu Uribetxebarria.
Xabier Mikel Errekondo
Le député de la coalition abertzale de gauche Amaiur, présent devant l’hôpital de Donostia, a exigé mercredi du gouvernement espagnol qu’il “lève l’ancre” et qu’il “change radicalement de politique pénitentiaire”.
Gaspar Llamazares
C’est à travers un message posté depuis son compte Twitter (@gllamazares) que le député d’Izquierda Unida (IU) a considéré que “face au diagnostic de cancer irréversible, la justice et l’humanité obligent à une libération immédiate”.
Jean-Jacques Lasserre
Le sénateur centriste, présent à la conférence internationale d’Aiete, a appelé à regarder le cas de Iosu Uribetxebarria avec “humanité en prenant en compte le fait que nous sommes dans une situation particulière dans la vie politique de ce pays”.
17/08/2012
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