« Le 8 août 2012, à la société basque, de la part de Iosu Uribetxebarria Bolinaga, prisonnier politique basque.Par cette lettre, je tiens à vous tenir au courant de ce qui s’est passé hier et de la décision que j’ai prise à la suite de cela.
La journée d’hier a été assez spéciale parce qu’ils devaient me faire des analyses. Pour moi, c’était très important de réussir, de faire face et de rester concentré pour l’analyse.Il faut dire qu’au début, le traitement des policiers, en général, n’était pas mauvais, […]. Moi, je voulais rester avec mes proches et pour éviter les problèmes, je ne relevais pas les provocations. Mais doucement, les choses sont allées en s’empirant.Jusqu’alors, les proches et amis devaient rentrer par deux pour rester avec moi. Hier, ils nous ont dit qu’ils devaient rentrer un par un. “Nous sommes ceux qui édictent les règles.”
Des amis avaient des incertitudes quant à la liste [des visiteurs] qu’il y avait. Ils ont demandé au policier de la leur montrer et il a refusé. Aujourd’hui, mon envie était de faire la TDM (tomodensitométrie) et la ponction et d’essayer de résoudre cette situation.[…] Le soir, au moment d’aller me coucher pour récupérer des forces, comme toujours, j’ai ouvert la fenêtre de la chambre pour l’aérer et la rafraîchir. (J’ai des barreaux à la fenêtre.) Ce que j’avais fait jusqu’à présent est devenu un problème, un policier a ordonné que la fenêtre devait rester fermée. J’ai tenté d’expliquer que la fenêtre a des barreaux, etc., mais en vain. “Vous, vous n’allez pas me dire à moi ce que j’ai à faire, la sécurité, c’est moi qui m’en charge”. Voilà à peu près ce qu’il m’a dit.J’ai essayé d’arranger les choses, mais en vain. A cours d’argument, il m’a dit de “ne pas le menacer et de ne pas lever la main” alors qu’il n’y a eu aucune menace et que je montrais seulement la fenêtre de la main.
Face à une telle attitude fermée, j’ai appelé l’infirmière par la sonnette. […] Bien qu’elle ne puisse résoudre le problème, pour qu’elle en parle au responsable ou au médecin et qu’il trouve une solution. L’interne est venu mais n’a rien pu faire, [il m’a dit] qu’il me comprenait, mais que ce n’était pas de sa compétence. Après ce dernier événement et au vu de ma situation générale, je lui ai dit que je ne ferai pas les analyses (TDM et ponction) et que j’entamais une grève de la faim, bien que sachant que, dans mon état, je ne durerai pas beaucoup de jours.Je ne demande rien de spécial, seulement un traitement juste prenant en compte ma situation. Vu la situation dans laquelle je me trouve, comment pourrais-je accepter des traitements atroces à l’encontre de mes proches ?
C’est impossible !Donc, aujourd’hui, 8 août, à 00h00, j’entame une grève de la faim, d’une part pour ce que je vous explique ici et d’autre part, à mon avis le plus important, parce que le gouvernement espagnol est en train de faire durer une situation inacceptable en poussant la cruauté et la haine jusqu’à leur maximum. Il est inacceptable de maintenir 14 personnes très gravement malades en prison, dans les couloirs pénitentiaires de la mort. Les prisonniers malades à la maison !Je veux souligner que de la part des médecins de l’hôpital, des infirmiers, des aides-soignants, […] j’ai, à tout instant, reçu de l’aide et des encouragements. […] J’aurais, par contre, espéré plus d’implication de la part de la direction face aux problèmes engendrés.Pour terminer, madame, monsieur, jeune fille, jeune garçon, continuez sur cette voie, en faisant, tous les jours, le minimum […] pour résoudre une fois pour toutes ce conflit. […]
Vive le Pays Basque libre ! Vive la classe ouvrière basque !
Aurrera bolie!
Je vous aime énormément, tellement !
Merci pour votre main tendue.
A bientôt les amis ! »
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