Le capitaine Jean-Pierre Stebel qui a participé à un certain nombre d’investigations dans le dossier Erignac et notamment à l’audition, en garde à vue, de Martin Ottaviani, a créé la surprise hier, en donnant son sentiment sur le déroulement de l’enquête, avec une franchise peu coutumière dans la police. Il a ainsi expliqué qu’Yvan Colonna « faisait partie des objectifs », mais contre toute attente, « son nom a été retiré de la première vague d’interpellations ».
« Pourquoi ? », demande Annie Grenier, avocat général. « On est dans un service dans lequel on n’a pas le droit de penser. Il y avait sans doute des instructions des politiques pour ne pas aller chercher Colonna. Je me suis posé la question de savoir pourquoi. Nous étions quelques-uns à nous interroger. Et même lorsque son nom réapparaît, on ne va toujours pas le chercher. »
« Marion contrôlait tout »
La magistrate lui demande de poursuivre : « Il faut demander aux politiques et aux hauts fonctionnaires. Au ministère de l’Intérieur… A Jean-Pierre Chevènement. Roger Marion le fréquentait. C’est une enquête éminemment politique, tout le monde sait de quelle manière elle s’est déroulée. Et tout le monde savait que Marion est un personnage particulier, les réunions d’informations étaient rares. Il contrôlait tous les PV, tous les actes. »
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