Deux acquittements, une dispense de peine et quinze condamnations : tel était le verdict rendu le 3 juillet par la cour d’assises spéciale de Paris dans le cadre du procès du FLNC, dit de « l’Orée du bois » d’Ajaccio, baptisé également « FLNC Canal gamins » par une partie de la presse, en raison du jeune âge d’une partie des prévenus. Des condamnations pour des faits d’attentats commis en six mois de 2007 à 2008.
À ce jour, quatre des personnes condamnées sont toujours incarcérées : Marc-Antoine Colleoni (8 ans ferme), Joseph Nasica, Jean-Marie Pittiloni et Paul Istria, tous trois reclus pour 12 ans (15 et 20 ans avaient été requis).
Hier, dans son village de Moca Croce, la famille et les proches du militant nationaliste Paul Istria se sont rassemblés pour apporter leur soutien au père, au frère, au cousin, ou à l’ami… À celui qui a été présenté et jugé par la cour parisienne comme le « leader » du supposé groupuscule terroriste. Et au-delà aux trois autres personnes incarcérées et à leurs proches, et à l’ensemble des prisonniers insulaires.
Une quarantaine de personnes, dont des membres de la Car et Paul Quastana, était ainsi présente pour écouter le militant de Corsica Libera, Olivier Sauli livrer un communiqué en langue corse, repris en français par Carlu, 17 ans, le fils de Paul Istria. Depuis le procès celui-ci, comme sa sœur Lesia 21 ans, n’a plus vu leur père. Et pour cause, comme souvent les contraintes financières freinent les déplacements des familles des prisonniers insulaires incarcérés sur le Continent. Paul Istria, à Fresnes, n’a pas eu non plus la visite de ses cinq frères et sœurs dont trois étaient présents hier, Gérard, Jean-François, Julie ; ainsi que son cousin Jacques-François.
Une situation mise en exergue hier : « Pouvions-nous nous taire sur l’éloignement familial et territorial, au mépris même du droit du rapprochement ?»
Au-delà d’un « indéfectible soutien et du rappel de l’engagement politique d’un homme envers son pays. Nous sommes tous ici réunis pour défendre son intégrité et dire que nous l’attendons ici avec impatience. (…) La question des prisonniers, suppose, aujourd’hui ici et maintenant un rapprochement collectif intégral. Il y a des places libres à la maison d’arrêt de Borgo. (…)».
Un message porté au niveau de la justice par l’avocat Me Eric Barbolosi. « Paul Istria n’a pas fait et ne fera pas appel. Mais il demande évidemment à se rapprocher des siens. Et nous demandons également que la ministre de la Justice concrétise ses propos en permettant les aménagements de peine qu’elle a mis en avant tout récemment. Elle a dit clairement qu’ils seraient favorisés à la réclusion. Aujourd’hui Marc-Antoine Colleoni est conditionnable. Il pourrait en bénéficier dans les meilleurs délais. Nous ne demandons pas une justice d’exception, mais l’application des textes qui permettent d’arrêter avec le tout répressif et de mettre en œuvre ces dispositifs de substitution. Le bracelet électronique en fait également partie d’ailleurs ; il vaut incarcération… »
Le dossier de conditionnel de Marc-Antoine Colleoni est en cours d’instruction.
Les trois autres incarcérés dont Paul Istria seraient eux conditionnables d’ici 12 à 18 mois. Me Barbolosi a d’ores et déjà contacté le ministère de la Justice pour que soit levée la période de sûreté de Jean-Marie Pittiloni. Chacun d’espérer hier que ces aménagements auraient lieu, assortis précédemment du retour des quatre hommes sur le sol insulaire.
Photos non libre de droit : Unità Naziunale
Unità Naziunale – Conférence de presse en soutien à Paul Istria, prisonnier politique, condamné à 12 ans de réclusion.
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