Le berger corse aurait refusé d’être recruté par les membres du commando Erignac. Qui, au prétexte d’une rumeur, n’auraient ensuite pas cherché à le dédouaner. Une théorie inédite. Le visage blême, la mâchoire serrée, Yvan Colonna bondit dans le box des accusés, joint ses mains derrière le dos, puis les campe nerveusement sur les hanches. Lorsque Alain Ferrandi a lâché, quelques minutes avant 19 heures, mardi devant la cour d’assises de Paris, qu’il a « même pensé qu’il pouvait être un informateur », le berger corse a pâli. Posture de façade ou indignation sincère ? Des « balances », dans cette affaire, on en a beaucoup imaginé, mais une seule est de notoriété publique : « Corte », la taupe du préfet Bernard Bonnet, le successeur de Claude Erignac, assassiné en février 1998 par le groupe des Anonymes, auquel appartenait Alain Ferrandi. Bernard Bonnet, s’appuyant sur les confidences de son mystérieux informateur, qui lui affirmait que les policiers antiterroristes faisaient fausse route, s’était lancé durant un an dans une contre-enquête, avant d’être rattrapé par une autre affaire, celle, sulfureuse, de l’incendie de la paillote Chez Francis, en avril 1999. Placé hors cadre depuis lors, le haut fonctionnaire n’a jamais livré l’identité de « Corte ».
revue de presse : http://www.francesoir.fr/actualite/justice/yvan-colonna-dans-maquis-defense-104727.html