Antoine Sollacaro feuillette le dernier ouvrage de Bernard Bonnet, un sourire en coin. L’histoire ne dit pas si l’avocat d’Yvan Colonna a profité de l’audition, la veille, devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, de l’ancien préfet de Corse, pour obtenir une dédicace. Car c’est un procès à livres ouverts. Preuve que le dossier a vieilli. La bibliographie abonde. Dupond-Moretti, lui, ne se départit pas de Place Beauvau, une « mine » pour cet autre avocat du berger de Cargese, dernier en date par ordre d’entrée en scène.
On peut également citer parmi d’autres bouquins posés sur les bancs de la défense, aux côtés de monticules de dossiers, Pour solde de tout compte, co-écrit par François Santoni et Jean-Michel Rossi. Chaque référence à cet essai agit comme un ressort sur l’avocate générale, Annie Grenier. C’est que le livre relate la présence de cette magistrate, qui était alors conseillère juridique de Charles Pasqua, lors de tractations occultes avec des responsables nationalistes, au ministère de l’Intérieur, avec, en toile de fond le dossier Sperone.
Il y est dit notamment qu’elle avait servi le… café. Frédéric Veaux qui est le grand témoin du jour, n’évoque évidemment pas cet épisode dans son long historique du mouvement nationaliste corse, à partir des premières scissions, fin 1990, jusqu’à la période précédant l’assassinat du préfet Claude Erignac à Ajaccio, le 6 février 1998. Son approche de la situation corse démontre une excellente connaissance du terrain et pourtant, l’ancien patron de la DNAT ne craint pas de dire : « Nous étions dans le brouillard le plus complet » au lendemain de la tragédie.
source et suite de l’article : http://www.corsematin.com/article/corse/proces-colonna-frederic-veaux-«-cest-yvan-qui-a-tire-pas-alessandri-»