(Unità Naziunale – 26 février 2018 – publié à 10h52) Corsica Libera se positionne lors d’une conférence de presse, à la veille de la venue du Ministre Jacqueline Gourault et pendant le processus de « négociation » sur une inscription éventuelle de la Corse dans la Constitution Française. En plein débat sur les articles, et le contenu des revendications corses.
Voici le texte :
Il y a 194 îles en Méditerranée ce qui fait d’elle un véritable continent. Un continent insulaire. Ce continent de plusieurs dizaines de kilomètres carrés et est peuplé de plusieurs millions d’habitants.
La Corse en est la 4ème par sa superficie.
La Méditerranée est bordée par environ une dizaine de pays ou d’Etats, toutes rives confondues et le Portugal en fait presque partie. Sur ces 11 états la majorité reconnaît, pour les iles qui en dépendent, ce qu’on pourrait nommer le caractère spécifique du fait insulaire, y compris pour le moins démocratique de tous, la Turquie, qui a reconnu, depuis 1960, l’indépendance de Chypre.
À cette heure des îles sont indépendantes comme Malte ou Chypre, d’autres sont autonomes comme Madère, les Açores, la Sardaigne, la Sicile ou les Baléares.
Des grands Etats de la Méditerranée, deux seuls ne se sont pas encore ouverts au fait méditerranéen.
En premier, la Grèce du fait de la petitesse de ses territoires insulaires et surtout, paradoxalement, la France.
Lors de ses discours en Corse, le président Macron a, semble-t-il, souhaité exprimer sa volonté d’un rôle majeur de la Corse en Méditerranée. Il a même ajouté « Si vous prenez cette voie, je vous accompagnerai » ou « Et c’est à ce titre que la Corse réussira dans la République et en Méditerranée. »
C’est ce que nous entendons faire, réussir dans la Méditerranée et en Europe , c’est le sens de notre proposition de ce jour qui participe au débat sur l’inscription de la Corse dans la constitution.
Pour cela, nous pensons à Corsica Libera que cela ne sera possible que dans le cadre de la définition d’un « statut insulaire méditerranéen » reconnu et affirmé par un article fort de la Constitution modifiée à savoir un article 74.2.
Il semble que l’article 72 même renforcé en 72.5 offre moins de garanties de respect du signal envoyé par la Corse dans la succession récente des scrutins largement majoritaire des deux dernières années.
Et surtout, à nos yeux, il serait dangereux de s’investir sur un article de la Constitution à minima comme le 72.5 pour demander trois ans plus tard une évolution vers le 74.
« »Nous ne pouvons demander sans cesse la modification de la constitution » »
Ce choix de la définition d’un statut insulaire méditerranéen coupe certainement l’herbe sous les pieds à tous ceux qui, au sein même du Parlement français, craindraient une contagion métropolitaine à partir de la Corse.
Il définirait surtout les limites, pour une période certaine, d’un ancrage assumé dans la constitution donc dans la République.
Il serait la meilleure solution pour aborder les interdépendances méditerranéennes futures dans l’Europe nouvelle.
Enfin le choix par la France de cette voie sera certainement ressentie en Corse comme la reconnaissance d’un début de règlement de l’historicité commune avec ses périodes parfois tragiques, il faut le reconnaître même si nous ne pouvons vivre sans cesse dans le passé.
Corsica Libera propose donc que soit défini, en amont du choix de l’article constitutionnel, le choix de la démarche politique qui conduit à modifier en faveur de la Corse la Constitution.
À savoir le statut d’un territoire insulaire méditerranéen tout comme il existe, dans d’autres lieux, des territoires dit ultra marins.
Corsica Libera
26 février 2018
Revue de presse
(Alta Frequenza) (RCFM)