Onze peines de prison ferme allant de 5 mois à douze ans ont été prononcées mardi aux assises de Paris à l’encontre de nationalistes corses, la plupart âgés d’une vingtaine d’années, pour quinze attentats attribués à une « cellule jeunes » du FLNC-UC en 2007 et 2008.
Sur les dix-huit accusés du procès qui a duré un mois, la cour d’assises spéciale de Paris, uniquement composée de magistrats professionnels, a prononcé deux acquittements, dont celui de Christophe Giannesini, contre lequel dix ans de réclusion avaient été requis et en détention préventive depuis 2008.
D’une manière générale, la cour a prononcé des peines moins sévères que les réquisitions de l’avocat général, qui avait réclamé une peine de vingt ans de réclusion et plusieurs de dix et seize ans.
Les juges ont également prononcé quatre peines de sursis allant de trois à dix-huit mois et une dispense de peine.
Parmi les actions jugées: un tir de roquette contre la caserne de CRS d’Aspretto, le mitraillage du tribunal d’Ajaccio au cours duquel un éclat de projectile s’était fiché dans le portefeuille d’un CRS, un attentat à la grenade contre la préfecture de région, des plasticages de la DDE…
Les accusés, dont dix comparaissaient détenus, ont généralement reconnu les faits au fil de l’enquête et à l’audience. Ils faisaient partie d’une « cellule jeunes » du FLNC-UC (Union des combattants), principale organisation indépendantiste clandestine corse, montée en 2007 à Ajaccio, entre copains de quartier, d’enfance, de lycée.
Tous ont mis ces opérations sur le compte d’erreurs de jeunesse et la plupart ont affirmé vouloir passer à autre chose.
« Maintenant j’ai 23 ans et je voudrais sortir le plus vite possible pour commencer ma vie », avait déclaré mardi matin, avant le début des délibérations, Joseph Gheraldi. « Je souhaite oublier tout ça », a affirmé Anthony Pais, 24 ans.
Les peines reflètent différents niveaux d’implication dans les faits, distinguant les accusés qui ont simplement caché une arme, prêté une voiture, échangé des informations; les participants directs aux opérations; ceux qui les ont pensées et organisées.
C’est contre ces derniers que les condamnations ont été les plus sévères, avec une peine de douze ans pour Paul Istria, un nationaliste de 54 ans décrit comme l’homme qui « tire les ficelles ». Ce qu’il a farouchement nié jusqu’au bout. Vingt ans avaient été requis à son encontre.
Deux autres peines de douze ans, une peine de huit ans, une de sept ans, une de six ans, une de cinq ans et une de quatre ont été également été prononcées.
L’interpellation, le 7 juillet 2008, d’Istria en Corse-du-Sud avait marqué le démantèlement de la cellule. La veille, il avait participé à une réunion de plusieurs mouvements nationalistes, à Corte, dans le but de refonder le nationalisme corse.
A la veille du verdict, une luxueuse résidence secondaire appartenant à un banquier parisien a été gravement endommagée par un attentat à l’explosif près de Bonifacio (Corse-du-Sud), mené par un commando qui a brièvement retenu ses occupants avant de les relâcher et s’est revendiqué du FLNC.
DOSSIER PROCES DU 4 JUIN SUR CORSICA INFURMAZIONE
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