PARIS (Reuters) – Un groupe de 15 indépendantistes corses baptisés par la presse locale « FLNC Canal gamin » du fait de leur jeunesse ont été condamnés jeudi à Paris à des peines de prison allant de trois mois avec sursis à 12 ans de réclusion pour 15 attentats à l’explosif en 2007 et 2008.
Deux acquittements ont été prononcés, et un dernier accusé a été déclaré coupable mais dispensé de peine.
Ce procès s’inscrit dans un contexte de violence persistante en Corse où le Front de libération nationale de la Corse a notamment mené ces dernières semaines de multiples attentats contre des résidences secondaires appartenant à des étrangers ou des continentaux.
Au terme de ce procès ouvert début juin, l’accusation avait requis des peines allant de quelques mois avec sursis à 20 ans de réclusion contre les accusés, soupçonnés d’avoir agi pour le FLNC-UC (Front de libération nationale corse-Union des combattants), un sous-groupe aujourd’hui fondu dans le FLNC.
Malgré la jeunesse des accusés, l’avocat général, Oliver Bray, avait souligné la gravité des faits en lançant dans son réquisitoire : « En Corse, c’est la guerre ». Selon lui, les activistes s’en prennent à la République. « Canal gamin ? Ce sont des apprentis ? La Kalach’ était en plastique et la DDE en chocolat ? De qui se moque-t-on? », avait-il lancé.
Les accusés répondaient notamment d’association de malfaiteurs, de tentatives d’assassinats, de destructions, de vols en bande organisée, de fabrication d’explosifs, de détention d’un dépôt d’armes ainsi que d’infractions connexes, un tout passible de la réclusion à perpétuité.
Parmi les attentats examinés figuraient des plasticages de la Trésorerie générale et principale, du service des douanes, de la gendarmerie, d’une banque et le tir d’une roquette antichar sur une caserne de CRS.
En outre, le procès visait trois mitraillages contre le tribunal d’Ajaccio et la préfecture qui avaient visé indirectement des personnes et fortement ému l’opinion publique en Corse, même si elles n’avaient fait aucun blessé.
L’accusation estime à Paris que le groupe avait été dirigé par Paul Istria, 54 ans, qui aurait conduit vers la lutte armée des jeunes en déshérence. Cet accusé a écopé 12 ans de prison, soit la peine la plus élevée. L’accusation demandait 20 ans de réclusion.
En Corse, la violence crapuleuse et politique ne faiblit pas puisque 22 homicides ont été enregistrés l’an dernier, certains imputables à une obscure lutte entre le FLNC et le groupe criminel connu sous le nom de « Brise de mer ».
Dans un communiqué diffusé le 2 juin, le FLNC appelle le président François Hollande à « un processus de règlement politique de la question nationale corse » tout en se défendant de toute intention agressive envers le nouveau pouvoir.
Roger Nicoli et Thierry Lévêque
DOSSIER PROCES DU 4 JUIN SUR CORSICA INFURMAZIONE
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