Michèle Alessandri, femme d’un des membres du commando Érignac, a eu du mal à expliquer l’écart entre ses premières déclarations accablant l’accusé et son revirement tardif. Il y a bien des manières de se noyer, à la barre de la cour d’assises de Paris, ce morceau de bois auquel, les mains moites, on se cramponne, mais qui ne vous retient pas. Certains témoins sombrent en hurlant, d’autres crânent avant de couler. Michèle Alessandri, elle, se noie à bas bruit, parce qu’elle ne peut pas faire autrement. Ses dépositions, en mai 1999, ont contribué à sceller le sort de son mari, Pierre Alessandri, condamné à perpétuité en 2003 après qu’il eut admis sa participation à l’assassinat du préfet Érignac. Surtout, les mots de cette femme qui murmure enserrent Yvan Colonna dans une tenaille d’airain. Certaines phrases ont, dans ce dossier, la force des éléments matériels qui font défaut.
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