Le Lundi 18 juin 2012 [11h00] (www.unita-naziunale.org) Le mouvement ASKATASUNA a annoncé son auto-dissolution dans une interview accordée au journal GARA dimanche dernier 10 juin par sa porte-parole Anaiz Funozas. Voici la traduction en français de l’article et de l’interview.
Askatasuna met fin à son parcours en se félicitant des avancées qui ont été faites.
Comme il l’a expliqué à GARA, le mouvement Askatasuna a mis un terme à son débat interne avec la décision de disparaître. Il ferme ainsi un cycle de dix ans de travail en faveur des personnes touchées par la répression et contre cette dernière. La réflexion a consisté à analyser si cette organisation était toujours un outil adéquat à un moment où l’on est passé » d’un point de vue de résistance et de réponse à un point de vue de résolution et d’accumulation des forces « . Il fait ses adieux satisfait des avancées obtenues, encore plus évidentes dans ce nouveau cycle.
La nouvelle époque ouverte en Euskal Herria continue d’entraîner des changements structurels, y compris au sein de la gauche abertzale. Le mouvement Askatasuna a fait savoir à GARA qu’il mettait un terme à son travail, dix ans après être né de l’union de Gestoras-pro-Amnistia et de la Koordinaketa. Depuis, dix années sont passées, durant lesquelles un travail soutenu a ouvert des opportunités qui apparaissent plus clairement encore maintenant. De fait, le mouvement souligne que tant la fin de la répression que le retour chez eux des victimes de celle-ci sont des revendications qui sont de plus en plus largement soutenues par la société basque et qui sont entrées en force dans l’agenda politique.
Après » Zutik Euskal Herria « , l’organisation a discuté du fait de savoir si elle constituait toujours un outil adapté dans cette période tant espérée, où l’on est passé d’une phase de confrontation à une phase de résolution. » Il était clair pour nous que nous aurions à nous positionner dans la nouvelle situation et qu’il allait falloir mener un travail efficace pour surmonter la répression et ramener les prisonnier-e-s à la maison. Comme c’est normal dans une réflexion de cette profondeur, il y a eu différentes opinions et des discussions animées « , explique Askatasuna. Finalement, la décision a été celle de disparaître. Askatasuna explique que cette décision n’a pas été prise à un moment concret, mais qu’elle a peu à peu pris corps au fil du débat interne. Le processus rappelle celui qui avait mené à l’autodissolution d’Ekin en septembre 2011. Askatasuna nuance, en disant qu’il n’y a pas de connexion directe entre les deux décisions, mais une philosophie commune : » c’est Askatasuna qui a pris la décision de dissoudre Askatasuna, et personne d’autre. Quoi qu’il en soit, nous pouvons dire qu’il y a une logique commune parce qu’il est évident que dans un nouveau cycle, il faut repenser les structures du passé « .
Le travail d’Askatasuna a été marqué par des difficultés évidentes durant toute cette décennie, surtout en raison de la répression qui a mené à son illégalisation dans l’État espagnol et à l’incarcération d’un bon nombre de ses militants. Cependant, Askatasuna souligne avoir mené des tâches comme » essayer de donner une réponse à toutes les expressions répressives » et » le gros travail mené pour offrir soutien et ressources aux personnes touchées par la répression « . Il ajoute que les avancées sont encore plus évidentes maintenant et ouvrent la porte à la résolution de ces deux questions qui ont marqué sa trajectoire.
National mais surtout local
En plus d’avoir agi comme » un témoin très gênant « , Askatasuna restera aussi dans l’histoire comme la première organisation de ce domaine qui a eu un caractère national. À ce sujet, ils rappellent que » la répression frappe l’ensemble d’Euskal Herria, et que les prisonniers et les réfugiés, en plus d’être originaires de toutes les herrialde (provinces), se trouvent dans cette situation en conséquence de la politique répressive des deux gouvernements. Pour cette raison, un projet qui ne concernerait que Hegoalde ou que Iparralde serait incomplet « .
Au-dessus du caractère national, ils placent la chose suivante : » la base principale de notre travail s’est trouvée dans les villages et les quartiers « . Tout ce capital humain continuera évidemment à impulser les objectifs d’Askatasuna, qui ont l’air de plus en plus proches, en raison du peu de justification et d’appui social à la répression. Ils soulignent comme dernier message que, quoi qu’il en soit, » un travail social important » sera nécessaire pour en finir avec cette répression et en résoudre les conséquences, au sein d’un processus de résolution général.
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