A moins d’un miracle on se dirige dimanche prochain vers l’élection du député sortant Camille de ROCCA SERRA sarkozyste de la première heure et rejeton du clan éponyme qui domine la vie politique insulaire depuis des lustres.
Pourtant le premier tour ne lui avait pas été spécialement favorable puisque 67% des électeurs s’étaient prononcés pour les autres candidats.
Il est assuré bien entendu de récupérer l’essentiel des voix du FN : son père lorsqu’il était président de l’assemblée de Corse avait à deux reprises associé le FN à l’exécutif régional, ce qui est bien entendu de nature à créer des liens intergénérationnels.
Cela ne suffirait pas, de toute façon à lui assurer une majorité puisqu’il n’a rassemblé qu’un peu plus de 10% des électeurs.
Reste la gauche: une gauche qui, pour avoir voulu présenter deux candidats au premier tour se trouve exclue du deuxième tour alors que, si elle s’était assemblée, elle était incontestablement en mesure de ravir le siège au député sortant.
On pourrait croire que, consciente de ses responsabilité, elle pourrait bénéficier de la séance de rattrapage de dimanche prochain : eh bien non! Elle ne soutiendra pas le candidat de Femu a Corsica resté seul opposant au député sortant, qui a pourtant déclaré urbi et orbi, y compris sur sa profession de foi, que s’il était élu il rejoindrait la nouvelle majorité présidentielle !
En bref, en ne prenant pas position pour Jean Christophe ANGELINI elle contribuera de fait à l’élection du député UMP.
Celui ci, outre qu’il sera bien sûr au parlement un opposant déterminé à la politique de François HOLLANDE, sera remis en selle sur la scène politique insulaire, ce dont il était loin d’être assuré jusqu’à présent, ce qui lui permettra le moment venu de remettre sur la table la “désanctuarisation” de la Corse, concept dont il est l’inventeur et le promoteur !
Les leaders de la gauche se sont soumis les uns après les autres à d’invraisemblables contorsions pour expliquer cette attitude. La palme revient incontestablement à Paul GIACOBBI qui a expliqué sans rire qu’il avait bien soutenu ANGELINI aux cantonales, mais que depuis celui ci s’était montré un opposant à la “majorité” territoriale et qu’en conséquence….
Outre que s’il ne voulait pas en faire un opposant à sa politique il pouvait faire le choix de lui offrir d’y prendre part, voilà un argument particulièrement culotté. En effet, que je sache, Camille de ROCCA SERRA est lui aussi un opposant déterminé à la majorité territoriale ! Il y aurait donc des “bons opposants” et des opposants qui le sont moins ?
A moins qu’il ne s’inspire de l’attitude qu’avait adopté son grand père Paul qui, au lendemain de la libération, avait choisi de sortir des limbes et réssuciter le clan GAVINI compromis dans la collaboration avec l’occupant allemand, pour contrer l’influence des communistes ?
Il arrive parfois à l’histoire de bégayer…
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