Les avocats de la défense d’Yvan Colonna ont sauté sur l’occasion hier pour dénoncer un incident d’audience qui pourrait être utilisé comme un moyen de cassation. La cour d’assises spéciale de Paris, qui rejuge Yvan Colonna pour l’assassinat en 1998 du préfet de Corse, Claude Erignac, procédait dans la matinée à l’audition de l’ex-épouse d’un des membres du commando condamné en 2003, quand Me Éric Dupond-Moretti a signalé la présence d’un témoin, tranquillement assis sur les bancs du public.
Un journaliste du Monde La cour l’a immédiatement fait sortir et a vérifié son identité. Il s’agit de Jacques Follorou, un journaliste du Monde qui avait signé, dans le journal daté des 23-24 mai 1999, un article citant le nom d’Yvan Colonna parmi les personnes susceptibles d’être inquiétées.
Les gardes à vue au cours desquelles ses complices présumés ont impliqué Yvan Colonna, avant de se rétracter, étaient alors toujours en cours. Ce journaliste, cité par la défense, doit témoigner le 31mai. Le code de procédure pénale interdit à tout témoin d’assister aux débats avant sa propre audition. «L’oralité des débats» est violée, a protesté Me Éric Dupond-Moretti. La défense a fait mentionner cet incident au procès-verbal des débats.
Un autre avocat de Colonna a ajouté: «On n’est pas venus chercher un moyen de cassation, on est venus pour qu’Yvan Colonna soit jugé, et nous l’espérons acquitté». La cour composée de magistrats professionnels juge Yvan Colonna pour la troisième fois, la confirmation en appel, en 2009, de sa condamnation à perpétuité ayant été annulée par la Cour de cassation pour un vice de procédure. (source)