Le mouvement indépendantiste basque Batasuna a jugé lundi « inacceptable » la fusillade de samedi au sud de la France
Il estime que la fusillade de samedi n’est « absolument pas compatible » avec les engagements pris par l’ETA, qui a annoncé le 10 janvier une trêve permanente.
Itziar Moreno et Oier Gómez Mielgo, membres présumés de l’organisation séparatiste basque ETA, ont été arrêtés à Croze (Creuse) dimanche après un échange de tirs qui n’a pas fait de blessé.
Ces faits sont « extrêmement graves », affirme dans un communiqué la gauche abertzale, un mouvement informel regroupant les militants de Batasuna, interdit depuis 2003 en Espagne et qui a pris ces derniers mois ses distances avec la lutte armée. Le communiqué demande que soient données « dès que possible » « les explications pertinentes pour que soient éclaircis les faits ».
Un gendarme avait été blessé par balle samedi à 17H à Vallière, à un barrage où la conductrice n’avait pas voulu s’arrêter. Les deux militaires qui effectuaient samedi ce contrôle de routine ont alors pris la voiture en chasse. Le passager a sorti une arme de poing, faisant feu quatre fois en direction du véhicule de gendarmerie. Le gendarme au volant a été touché à la clavicule.
Passés en Corrèze, les deux fuyards ont de nouveau tiré sur les gendarmes à plusieurs reprises, cette fois sans faire de blessé, avant de forcer un barrage de gendarmerie à Sornac et d’abandonner leur voiture à Meymac, à 20 km plus au sud, où les gendarmes ont retrouvé le véhicule vide vers 18h00 ou 18h30. Les gendarmes ont ensuite perdu leur trace, jusqu’à ce dimanche matin.
« Certains éléments nous laissent penser » que la piste de l’organisation séparatiste basque ETA « doit être envisagée en priorité », selon une source judiciaire, évoquant notamment le mode opératoire. La sous-direction antiterroriste de la police judiciaire a été saisie dès samedi de l’enquête.