Un ancien agriculteur cité au procès d’Yvan Colonna a accusé mardi des policiers d’avoir «fabriqué de fausses preuves» au cours de leur enquête sur l’assassinat du préfet Erignac en 1998, alors qu’ils se concentraient sur la piste dite «agricole». Pendant les mois qui ont suivi l’assassinat de Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, les enquêteurs avaient soupçonné le milieu du syndicalisme nationaliste corse, qui militait alors pour une annulation des dettes du secteur. Serge Garracio travaillait à l’époque avec Dominique-Mathieu Filidori, agriculteur et leader syndicaliste, qui avait été arrêté et mis en examen pour complicité d’assassinat, avant de bénéficier d’un non-lieu en 2002. Parmi les éléments retenus contre M. Filidori, figuraient des explosifs hors d’usage découverts sur son domaine agricole lors d’une perquisition en septembre 1998. M. Garracio a affirmé, devant la cour d’assises spéciale de Paris, que Roger Marion, ex-patron de la police antiterroriste, et Eric Battesti, de la direction centrale des renseignements généraux, l’avaient contraint à déposer ces explosifs. Roger Marion «m’a donné les explosifs et un détonateur, et m’a dit de les déposer», a-t-il assuré. «M. Marion a fabriqué de fausses preuves».
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