Le 5 Mai 1992, la catastrophe de Furiani entrainait la mort de 18 personnes et faisait 2300 blessés. Comment un tel drame a-t-il pu se nouer ? Pourquoi y-avait-il autant de monde sur ces gradins provisoires ?
Comment la commission de sécurité a-t-elle pu valider un montage de fer sur des parpaings de ciment ? Qui sont les responsables ? Et pire que tout, quelles leçons ont donc été tirées ? Tout commence une semaine avant.En une nuit, la vieille tribune nord du Stade Armand Cesari est détruite à coups de buldozers. En quelques jours, avec le renfort de l’armée, des gradins provisoires sont montés pour la réception de l’Olympique Marseille, en finale de la Coupe de France de football. Objectif des dirigeants de l’époque, faire plaisir aux supporters et surtout ramasser le plus d’argent possible, le club est financièrement aux abois, et la construction d’une tribune en dur est prévue à la fin de la saison. Puis vient le 5 mai… En quelques secondes, dans un fracas de fer et d’acier, 2700 supporters se retrouvent au sol après l’effondrement de la tribune provisoire.
Sort de la confusion une terrible litanie de chiffres, décompte macabre de morts et de blessés : 466 sont plus ou moins grièvement atteints, 40 sont gravement touchés, une vingtaine en porte encore aujourd’hui des séquelles physiques, tous des blessures psychologiques et 18 ont perdu la vie en ce jour de fête. Le lendemain du drame, le Président de la République, François Mitterrand est à Bastia. Mais ce que les victimes attendent surtout, plus que le réconfort de la Nation, ce sont des réponses de la Justice.
Et elles seront déçues. Quand le procès débute en janvier 1995, un accusé manque à l’appel, Jean-François Filippi, président du Sporting Club de Bastia, assassiné quelques jours auparavant, désigné comme l’un des acteurs principaux d’une catastrophe, désormais amputée d’une part de sa vérité. Treize accusés, un box blindé, des centaines de parties civiles, un théâtre de Bastia transformé en salle d’audience, des débats retransmis par vidéo, autant de démesure qui ne rétabliront pas la vérité et désigneront à peine les coupables : Deux ans de prison contre le constructeur et le contrôleur, dix huit mois contre les dirigeants corses de football, aucune peine prononcée contre l’Etat. Alors vingt ans après le drame que reste-t-il ? Les toitures, l’éclairage du Stade Armand Cesari sont enfin installés. La tribune Sud, flambante neuve, a été inaugurée en 2011. La tribune ouest a été réalisée il y a 10 ans, la nord et l’est ont été les premières érigées et leurs finitions ne sont toujours pas achevées à ce jour et semblent accuser le poids des années. Bref, rien ne semble avoir vraiment changé à Furiani…
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