« Nous affirmions notre opposition au projet d’extraction de nickel dans le cap » – #Corse

(Unità Naziunale, Corsicainfurmazione.org, Lutte de masse, publié le 28 mars 2025) Le 11 janvier dernier, lors de notre conférence de presse à Nonza, nous affirmions notre opposition au projet d’extraction de nickel dans le cap.

Nous démontrions alors le caractère purement spéculatif d’une entreprise répondant à des intérêts extérieurs à la Corse, et en contradiction avec la démarche de développement durable dans laquelle notre pays doit s’inscrire. Nous ne reviendrons pas sur les aspects environnementaux et sanitaires sur lesquels nous nous sommes déjà exprimés, et qui, aujourd’hui, suffiraient à rejeter sans l’ombre d’une hésitation cette énième tentative de pillage commandité par des intérêts étrangers, à la fois privés et, il faut bien le dire – même si ça déplaît aux complices objectifs de ce système – d’essence coloniale. Depuis deux mois, une pétition portée par le collectif « ni Albu ni Nonza » a recueilli quelques 24000 signatures, et les maires d’Ogliastru comme de Nonza, ainsi que le Président de l’Office de l’Environnement de la Corse se sont finalement prononcés contre ce projet et les nombreux forages programmés pour en démontrer la soi- disant validité. La dernière communication de la Préfecture (13/03/2025)*, au delà de l’énumération de certaines autorisations qui ne constituent concrètement aucun obstacle sérieux face aux moyens déployés par les porteurs du projet, signifie clairement qu’ « il revient désormais à l’entreprise de conduire l’ensemble des études nécessaires pour permettre à l’État d’apprécier la faisabilité de son projet… ». Or c’est précisément à ces démarches préparatoires qu’il convient urgemment de mettre un terme, ce à quoi nous nous emploierons avec toutes les forces vives de notre pays.

En fait, la décision de bloquer les études programmées, elles-mêmes source d’ atteintes environnementales, de désagréments autant que de risques inutiles, appartient, dans le cadre légal actuel, à l’Etat français, à travers ses services, en l’occurrence la MRAe** qui, en Corse, a signé depuis le 26 avril 2017 une convention avec la DREAL***. Ces services ont donc d’ores et déjà la possibilité d’interdire la « réalisation d’une campagne de forages et d’études sur site en vue de mieux caractériser les enjeux… », puisque le corps social corse a eu l’occasion d’exprimer son hostilité à l’égard de ces études. À moins que des contacts aient déjà eu lieu entre la société Aurania et l’Etat français pour qu’un nouvel exercice d’enfumage administratif permette à un nouveau projet néfaste d’avancer sournoisement, au mépris des aspirations de la société corse. Une fois de plus le peuple corse devra compter sur ses capacités de mobilisation et de résistance pour contrecarrer ces logiques prédatrices qui servent, entre autres, les intérêts coloniaux d’un Etat qui oublie une chose: s’il a choisi de sacrifier ce que ses législateurs considèrent comme une partie de son domaine public maritime, nous ne sommes pas prêts, quant à nous, à accepter de voir saccager le patrimoine environnemental de notre pays ou ses eaux territoriales. Le seul signe d’apaisement qu’il convient d’exiger face à cette nouvelle agression est donc, comme nous venons de l’indiquer, l’arrêt de toute étude visant à promouvoir l’extraction de nickel dans le cap corse. Toute autre option nous ferait entrer dans une dynamique conflictuelle dont la responsabilité serait l’apanage exclusif de l’Etat français. Nazione appelle donc à l’arrêt immédiat de toutes les manœuvres dilatoires actuelles, et au rejet pur et simple de ce projet, que, quoiqu’il en soit, nous ne laisserons pas arriver à son terme. Des mobilisations historiques contre les projets d’essais nucléaires à l’Argentella ou contre les boues rouges de la Montedison, jusqu’à aujourd’hui, notre peuple a toujours démontré qu’il était capable de mener efficacement ces combats.

[Annexes] * Communiqué Préfecture du 13/3/25: « La société Aurania Resources Ltd a porté à la connaissance de l’État, des maires des communes de Nonza et d’Ogliastro et du public son intérêt pour développer un projet d’extraction de minéraux sur les plages de Nonza et Albo. Compte tenu des caractéristiques du territoire, le Préfet a rappelé à l’entreprise, en présence de l’ensemble des services de l’État concernés et services associés (Parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate…), le cadre réglementaire dans lequel le projet serait instruit si sa pertinence est confirmée à l’issue des premières expertises que souhaite mener Aurania Ressources. Les autorisations et consultations prévues par la réglementation, ainsi que les enjeux et points d’attention sur lesquels les études devront porter, sont les suivants : autorisation environnementale « IOTA et travaux miniers » embarquant d’autres procédures intégrées selon la nature exacte des activités projetées : déclaration de travaux miniers-forage, déclaration IOTA, voire déclaration ou enregistrement au titre des installations classées pour la protection de l’environnement, dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces protégées le cas échéant ; autorisation spéciale de Mme la Ministre de la Transition Écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche après avis du Conseil des sites en cas de modification de l’état ou de l’aspect du site ; délivrance des autorisations d’occupation temporaire du domaine public maritime à terre et en mer, incluant pour certains équipements un avis conforme du Préfet maritime et du Commandant de zone maritime ; autorisation de recherche scientifique et marine en phase d’étude et définition d’une zone d’interdiction d’activités nautiques à proximité du projet ; évaluation des incidences Natura 2000 ; avis conforme du parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate ; avis du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) de Corse ; vérification de la compatibilité du projet avec les documents de planification en vigueur, en particulier le PADDUC et les documents d’urbanisme des communes. Les autorisations nécessaires au projet feront l’objet, si elles sont sollicitées, d’une enquête publique unique afin d’informer et de consulter la population sur ce projet. Par ailleurs, une demande de réalisation d’une campagne de forages et d’études sur site en vue de mieux caractériser les enjeux fait actuellement l’objet d’un examen par la mission régionale de l’autorité environnementale (MRAE) au titre de la procédure dite « cas par cas », qui pourra conduire le cas échéant à solliciter une étude d’impact environnementale spécifique à cette phase exploratoire. Le cadre réglementaire ayant été rappelé et l’ensemble des points d’attention signalés, il revient désormais à l’entreprise de conduire l’ensemble des études nécessaires pour permettre à l’État d’apprécier la faisabilité de son projet et sa compatibilité avec les enjeux de préservation de l’environnement, de sécurité et de santé humaine. »
Corsica Libera

** MRAe: Mission Régionale d’Autorité environnementale.
*** DREAL: Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement

Revue de presse « L’opposition pour dire non au projet d’extraction à Nonza et Ogliastru s’organise »

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